J'ai été très touchée par le style de Bailly, original protéiforme, très humoristique mais très poétique aussi. Ce roman surréaliste, improbable, incertain est très agréable à lire, mais j'ai eu cependant quelques difficultés à accrocher à la lecture, surtout dans les transitions. D'un coup j'étais perdue, il fallait que je relise les débuts & fins de chapitres pour tout comprendre. Probablement parce que Malbosque fonctionne par ellipses & changement de narrateurs. De même la transition entre la suite de péripéties & l'installation de l'histoire principale m'a surprise, j'ai eu l'impression que d'un coup, pof, gros changements, ajout de pleins de nouveaux personnages sans pour autant que cela semble logique sur le plan de déroulement de l'histoire.
C'est dommage que cela est brouillé ma lecture, parce que du coup, au lieu de prendre mon temps à observer les liens entre les personnages, à chercher les failles entre réalité & fiction, j'étais plutôt à vouloir comprendre, tout court, ce qui se passé. Je me doute bien que l'aspect totalement hétérogène du livre soit fait exprès, de même que les confusions avec l'imaginaire, mais, voilà, au final ça a nuit à ma lecture.
Quoiqu'il en soit, je recommande quand même, parce ces défauts se surpassent aisément, parce qu'il est réellement original, parce qu'à la fin on a tout de même fait un drôle de voyage. Je ne veux en rien gâchée la lecture de ceux qui s'y intéresseront en citant le texte, Malbosque n'est pas à raconter mais à lire directement, comme une expérience, dont il faut accepter le caractère parfois non compréhensible, mais dont on garde une souvenir marquant, autant qu'après ces rêves étranges qui nous questionnent. Probablement à relire au crayon. & surtout, à attendre impatiemment que l'auteur écrive d'autres bouquins.
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