Pour les fans de robots tueurs pacifiques

Sladek n'est pas un homme sain, et Mechasme est son premier roman.

Connu sous le nom de The Reproductive System en Angleterre (sûrement parce que l'histoire tourne autour d'un système ayant la capacité de se reproduire), Mechasme est un 'Roman-de-jeunesse', comme disent les français, c'est à dire une œuvre brouillonne et dispersée, mais foisonnante de tous les grands thèmes chers à son auteur.

A savoir en l'occurrence : la souffrance, les robots tueurs, la paranoïa, la méchanceté gratuite, les désastres économiques, la bêtise, les technologies absurdes, l'amour absurde, la violence absurde, l'absurde.

Les lecteurs de Tik-Tok (l'un de ses plus célèbres romans) ne seront donc pas dépaysés en suivant les (més)aventures de Cal Potter, détenteur d'une improbable licence d'Arts Appliqués en Biophysique, aux prises avec une entité mécanique dont la raison d'être semble de dévorer tout le métal possible afin de s'accroître et de se reproduire. Se frayant un chemin entre les coïncidences, les saillies philosophiques, les coupures de journaux et un certain nombre d'agents secrets (entre quatre et six, de trois nationalités différentes), le lecteur aura enfin la chance de déguster un grand final, brillant de tendre acidité.

Mechasme n'est certainement pas le meilleur roman de l'auteur et son humour noir tire parfois à blanc. Mais il est bref et linéaire (les lecteurs de Tik-Tok savent qu'une narration de type 'chronologique', quelque peu désuète il est vrai, n'a pas toujours les faveurs de John Thomas Sladek), ce qui en fait une étape acceptable dans la découverte du mystérieux âge d'or de la Science-Fiction anglo-saxonne.