Une expérience prenante et enrichissante

Le roman "Mes fous" de Jean-Pierre Martin nous plonge dans le quotidien de Sandor Novick, un homme animé par divers troubles psychiques, semblant névrotiques, tels que l'empathie excessive ou bien la mélancolie. Il est extrêmement attentif aux gens qui l'entourent et à un vécu très riche..

Le récit peut d'abord sembler désordonné et quelque peu étrange car le fil conducteur de l'histoire n'est pas toujours clair ; on se demande où le protagoniste veut nous mener. Mais, selon moi, on est par la suite complètement embarqué dans la vie de Sandor. Plusieurs membres de sa famille sont atteints de troubles psychologiques, dont ses parents, trois de ses quatre enfants et plus particulièrement sa fille Constance, qui souffre d'une forme de schizophrénie avancée. Cela tourmente beaucoup le quotidien de Sandor par de très fréquentes réflexions à ce sujet.

En plus de cela, son excès d'empathie et de curiosité lui fait porter un constant intérêt à chaque personne qu'il croise ou côtoie. Cette habitude semble être une obsession dont il ne peut se détacher mais qui pourtant le malmène. Il est perdu entre la folie des autres et la sienne, sur laquelle il s'interroge beaucoup : "Est-ce que j'attire les fous ou bien est-ce moi qui cherche leur compagnie ?" ; "Je me demande parfois si je ne suis pas l'un deux".

Entre quête de tranquillité et besoin de l'Autre, Jean-Pierre Martin nous permet de découvrir l'évolution captivante d'un homme tourmenté, pouvant pourtant paraître banal d'un point de vue extérieur. Le récit de Sandor nous fait entrer dans son intimité et cela nous en apprend beaucoup sur les maladies psychiques et leurs répercussions.