À travers plusieurs dénonciations polémiques, cette œuvre se révèle intéressante et montre une réelle prise de position de Beaumarchais sur plusieurs domaines.
En effet, l'auteur critique tout d'abord la justice, et plus particulièrement dans plusieurs scènes de l'acte 3. Le juge est dévalorisé, semble inutile. Cela peut être relié à un passage marquant de la vie de Beaumarchais ; celui de son procès pour détournement d'héritage ayant eu lieu quelques années auparavant, qui peut donc suggérer une certaine authenticité de la critique, elle n'est pas uniquement fictive.
Aussi, l'œuvre dénonce les privilèges et la hiérarchisation au sein de la société, ce qui sera d'ailleurs une des principales critiques à l'origine de la Révolution Française quelques années plus tard. Le personnage du Comte permet notamment de montrer l'abus de pouvoir immoral que celui-ci exerce sur ses domestiques. La pièce est satirique et originale pour l'époque car l'affrontement de Figaro envers son maître à de nombreuses reprises semble inverser les rôles entre valet et Comte.
Enfin, le mariage de Figaro critique la place de la femme dans la société à cette époque car la Comtesse, Suzanne et Marceline se plaignent de ne pas avoir de droits, de n'être pas bien considérées et cherchent à être respectées, plus particulièrement Marceline, qui s'apparente ici à une représentante des femmes de l'époque en critiquant les hommes et valorisant les femmes.
Le mariage de Figaro demeure donc une œuvre audacieuse, riche en rebondissements et en critiques sociétaires polémiques pouvant laisser imaginer les prémices révolutionnaires de l'époque.