Arnaque car les routiers ne sont pas vraiment présent dans l'histoire mais Georges Bayard possède le talent d’emmener son lecteur d'une péripétie à l'autre en rendant crédible le décor. La fin est un peu évacué et rocambolesque mais bon. Je ne boude pas le plaisir de temps à autre retrouver mon plaisir d'enfant en replongeant dans les aventures de Michel.
Voici ci dessous quelques notes en forme de fiche de lecture.
Titre : Michel et les routiers
Auteur : Georges Bayard
Année : 1960
Edition :
Ouvrage d’étude utilisé : Edition bibliothèque verte Hachette illustré par Philippe Daure à couverture cartonnée. Dépôt légal 3eme trimestre 1975.
Source :
Articles Wikipédia consacré à G. Bayard et à la série des Michel.
Livre en ligne Michel de Georges Bayard – Les lieux
Commentaires :
Ecrit au début des années 60 l’épisode s’inscrit dans une série d’œuvre qui à la même époque mettent en scène le monde du transport routier.
Le monde de la route.
L'ouvrage exaltant le monde des chauffeurs routiers s'inscrit dans le mouvement d'œuvres de la même époque.
– A. Camus L'homme révolté.
– B. Cendrars L'homme foudroyé
– A. Aycard La route (1956) adapté en feuilleton tv de 13 min (15 épisodes) en 1963-64.
– R. Antona Les champions du gas-oil (1964)
– Film d’Henri Verneuil Des gens sans importance (1956) avec Jean Gabin
– Film de G. Grangier Gas-oil avec Jean Gabin (financé par un syndicat de camionneur).
– Le film d'H. Verneuil Cent mille dollars au soleil (1963) correspond à une version exotique et plus aventurière de la mythologie du routier.
– Le film Le salaire de la peur (1952) d'après le roman de G. Arnaud d'H.G Clouzot avec Ch. Vanel et Y. Montand s'éloigne un peu de la version héroïque du routier même si le parcours en camion opère comme une rédemption humaine.
En 1960 paraît le roman de Georges Bayard, Michel et les routiers, dans la bibliothèques verte Hachette, tandis que les livres de lecture suivit de Paul Jacques Bonzon, La roulotte du bonheur (1960) et Le relais des cigales (1967), ménage une séquence à des routiers.
Qui exalte le monde des routiers qui possède ses propres rites (langages, rythmes, habitudes) attaché à des lieux spécifiques de sociabilité (restaurants routiers, émission de radio), ses propres rythmes de vie (sieste l'après midi et route de nuit) et fait de la profession des routiers un monde spécifique possédant ses propres lois plus ou moins indépendante de la loi commune (cf: thème de la justice rendue entre routiers, solidarité vis à vis des forces de l'ordre) autant d'élément qui rattache le personnage du chauffeur routier à l'élite prolétarienne en n'en faisant un héros (au sens de surhomme) capable de dépasser les limites humaines.
Cependant malgré son titre le récit ne ménage qu’une faible part de son intrigue à l’univers des routiers. On peut même se demander dans quelle mesure l’inclusion du terme dans le titre ne correspond pas à une manière d’utiliser une certaine mode pour le monde des routiers. A la limite malgré la présence d’un camion dans l’illustration de la couverture le terme de routier serait à lire dans le sens de tous ceux qui utilisent la route et non dans celui désignant les conducteurs de camions poids lourds.
Un début d’aventure en forme de semi transgression.
On peut remarquer que l’entame des romans « Michel » de G. Bayard semble débuter sur le régime d’une semi transgression de la part du héros adolescent par rapport à ce qu’il perçoit de la loi des adultes.
Le début de « Michel maître à bord » le montre ainsi en position de passager clandestin, l’auteur décrivant même son personnage sans le nommer. Même s’il s’avère rapidement que ce statut de passager clandestin n’est qu’un jeu, il n’en demeure pas moins que G. Bayard semble prendre plaisir à poser son personnage en position de transgression au début de ses aventures.
L’aventure « Michel et les routiers » voit le héros Michel et ses deux compères Daniel et Arthur partir en auto stop pour rejoindre la famille en vacances après que le transport prévu a été annulé. Le héros ne cache pas à cette occasion un plaisir tirant son origine de la transgression de la loi des parents.
« Michel et les routiers » P. 13-14 :
« Pas question pour nous non plus de prendre le train, mon vieux ! protesta rondement Michel.
- La question se pose, Michel ! Insista Arthur. Tes parents ne seront peut-être pas ‘’ravis-ravis’’ que vous fassiez du stop.
Sans doute cet aspect du problème n’avait-il pas échappé à Michel car il hocha la tête. Mais la solution s’imposa bien vite à son esprit et il déclara :
« De toute façon, c’est la même chose ! Mes parents étaient d’accord pour que nous fassions le voyage en voiture avec M. Jacquier, c’était déjà de l’auto-stop… enfin… presque ! »
Il apparaît que le contrat que passe le récit avec son lecteur s’éffectue sur le registre d’une transgression de la loi des adulte. On peut formuler l’hypothèse que la suite du récit s’organise autours de la marge de licite de cette transgression.