Miles Vorkosigan - La Saga Vorkosigan, tome 5 par Anonymus
Je ne sais pas si c'est parce que ce livre est incroyablement décousu que j'ai mis si longtemps à le lire, ou bien si c'est parce que j'ai mis longtemps à le lire que je l'ai trouvé incroyablement décousu, mais le fait est que, lisant enfin les derniers chapitres, je ne me souvenais absolument pas à qui correspondait la plupart des noms propres. Faisaient-ils référence à la première partie de l'histoire, se déroulant sur une austère base polaire à l'ambiance glacée digne des fantasmes sibériens ou antarctiques les plus fous, ou alors au groupe de mercenaires créé par Miles dans le tome précédent ? Ma mémoire m'a joué des tours, j'avoue.
Peut-être est-ce là ce qu'on peut le plus reprocher à Loïs McMaster Bujold : multiplier à l'infini les personnages aux noms courts qui, étant tous militaires, finissent par se confondre dans le cerveau captivé du lecteur moins imaginatif qu'elle. Ce n'est pas vraiment un reproche, en fait, car ce foisonnement permet de créer un univers dense et riche, habité, passionnant. À moi d'être plus attentif, et de faire des fiches !
Dans ce tome, Miles ne réussit rien moins que faire échouer la tentative d'invasion d'un puissant empire. À vingt-et-un ans. Je ne peux pas prétendre en avoir fait autant au même âge. Comme tout cela doit évidemment rester secret, le légitime orgueil de Miles reste enfoui en lui et je pense que la suite sera particulièrement intéressante sur ce point là.
Ce tome est indéniablement celui de Gregor, l'empereur dépressif de Barrayar, qui se sort de toutes les situations avec un flegme tout britannique. À coup sûr, mon personnage préféré de cette histoire, autant que l'a pu être Cordelia dans les deux préambules à l'épopée Miles. Le héros, quant à lui, est encore trop indécrottablement insupportable, il fait trop son malin pour que je puisse encore parfaitement l'adorer. Mais cela viendra sans aucun doute.