Le roman initiatique

Bonjour à tous,

Pour mon retour sur SC pas d'analyse complète de la trilogie de Mary O'Hara mais quelques pistes de réflexions, j'y reviendrais peut-être de manière plus approfondit un autre jour. En tous les cas j'aimerais beaucoup échanger sur cette œuvre qui à mes yeux mérite vraiment d'être redécouverte.

Titre : Mon amie Flicka / Le fils de Flicka / L’herbe verte du Wyoming

Titres US : My friend Flicka / Tunderhead son of Flicka / Green grass of Wyoming

Auteur : O’Hara Mary

dates de publication : 1941 / 1943 / 1946

Éléments d'analyse :

La trilogie des romans de Mary O’Hara apparait comme un ensemble de récits d’initiation particulièrement complet.

Rapidement on peut relever que les angoisses de l’adolescence sont traitées à travers le personnage principal du jeune héros Ken.

Cependant le récit met également en scène l’angoisse des parents qui semblent en permanence en proie à l’angoisse de la déchéance. Une longue séquence du 2° volet (Le fils de Flicka) est consacré à la crise du couple que travers les parent du héros qui est vu à travers le ressentit de la mère, Nell, qui s’enfonce dans une dépression dont elle ne sortira véritablement qu’au cours du 3° tome.

Une structure narrative classique.

La trilogie de M. O’Hara propose une gradation de référence allant du commun à l’intime du social au particulier suivant une logique

La mise en scène de l’angoisse parentale.

La richesse du récit de Mary O’Hara tient provient notamment du fait qu’à plusieurs reprise la vie psychique des parents est incarnée. Le lecteur ne ressentant plus dès lors ceux-ci comme de entités supérieures mais comme des êtres humains eux aussi en proie à un sentiment de devoir pouvant se révéler écrasant.

Au début du premier récit le père explique à sa femme les difficultés économique du ranch.

Par la suite à plusieurs reprises la peur de la déchéance sociale est évoquée à travers des séquences mettant en scène la grande dépression américaine des années 30.

Au début de « Mon amie Flicka » lorsque Ken et son père croisent en voiture d’une famille de paysans chassés de leurs terres par la misère.

De manière plus explicite encore une visite chez des paysans pour l’achat éventuel d’une jument dans le deuxième tome est l’occasion pour les parents de ressentir cette peur de la déchéance.

Face à cette angoisse les parents ont tendance à projeter sur leurs deux fils le devoir qui leur incombe d’assurer la réussite sociale de la famille. Cela se traduit notamment par une obligation de réussite scolaire présente dès le début du récit.

En exposant ses difficultés à vendre ses chevaux au début du premier récit le père exprime les espoirs que ses fils réussiront mieux que lui grâce à l’éducation qu’ils reçoivent.

Le fils ainé Howard prévoit d’intégrer l’école militaire de West Point comme son père l’a fait précédemment.

La fonction symbolique des chevaux.

Si les personnages possèdent une véritable profondeur psychologique, il apparait que les chevaux incarnent des fonctions archaïques très fortes, à travers notamment la séquence de la castration des poulains du premier récit. Événement qui vu à travers les yeux du jeune héros apparait comme fondateur d’une angoisse de castration dont la résolution ne finit par s’effectuer qu’au terme du 3°récit.

La mort de la vieille jument, Gipsy, du père durant le deuxième épisode incarne des angoisses de mort et symbolise à la fois la crise du couple des parents et le fait que l'avancée dans la vie implique la disparition d'une part d'enfance et de jeunesse.