En 1981, l'Italie vit encore ses années de plomb marquées par les attentats et assassinats des Brigades rouges. Cette année-là, Giorgio Fontana voit le jour dans une petite ville de Lombardie. Le dernier roman du jeune écrivain italien, Mort d'un homme heureux, se focalise sur cette période avec le portrait d'un magistrat, impliqué dans la lutte anti-terroriste. Un homme qui est loin d'être tout d'une pièce : idéaliste, rêveur et pragmatique à la fois, il a la foi chevillée au corps : catholique d'abord mais aussi croyant en son métier, la différence majeure vis-à-vis de ses collègues juges étant qu'il cherche à comprendre les racines du mal avant d'essayer de l'éradiquer. La façon dont Giordana analyse le comportement et les failles de son héros est fascinante, aussi bien sur le plan familial que professionnel (le deuxième aspect "bouffant" littéralement le premier). Le livre est écrit dans un style faussement simple mais extrêmement élaboré qui n'est pas sans poésie ni émotion. De manière récurrente, une autre intrigue irrigue le livre, avec des chapitres consacrés à l'histoire du père du magistrat, résistant et tombé sous les balles nazies en 44. Le parallèle entre les destinées de ce père et de ce fils, qui ne se sont que très peu connus, est l'une des belles résonances de ce beau livre sur l'engagement, la rectitude morale et les doutes qui assaillent tout être humain. Enfin, Mort d'un homme heureux est aussi une magnifique déclaration d'amour de Fontana à sa ville, Milan.

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le 17 déc. 2016

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