Mais que sont-ils devenus les néo-hussards des années 80, ces jeunes auteurs talentueux qui se réclamaient des Nimier, Blondin, Laurent ... ? Euh, ils écrivent toujours, mais le moins que l'on puisse dire est qu'ils sont désormais plus connus comme éditorialistes qu'en tant que romanciers et que leurs derniers ouvrages sont d'un intérêt limité. Tillinac se fait discret, Besson papillonne et Neuhoff se laisse aller. Mufle, son nouveau roman, ressemble à une (mauvaise) nouvelle qui s'étire péniblement sur une centaine de pages. Le sujet ? Lui-même et sa rupture avec la "femme de sa vie" (qui n'était pas la première). Rien d'autre. L'histoire d'un type trompé, aigri, écoeuré. Et qui s'épanche avec une lourde complaisance sur un chagrin d'amour douloureux. Neuhoff reste fidèle à son style, il est toujours adepte des phrases courtes, coupantes et définitives. Et tente de donner une certaine élégance à son état de désespéré sentimental. Hélas, les bulles de champagne s'accordent mal avec l'aspirine. Le livre, volontiers misogyne, donne l'impression d'avoir été écrit en quatrième vitesse. Il se lit d'ailleurs de la même façon. Ensuite, on hésite un peu entre l'aspirine et une petite coupe. L'ivresse, ce sera pour une autre fois.