Fred Pastri est Brésilien. Il vit aux États Unis avec une chanteuse en pleine ascension. Un soir il reçoit un mail de sa soeur Isabela. Elle est en danger , il doit partir, la retrouver au plus vite.
Quelques années plus tôt, Isabela et Fred se trouvaient chez eux en famille à Catstanhal lorsque Wlamir Turvel, convoitant la propriété située à un endroit stratégique pour son trafic de drogue, a brisé leur vie à jamais. Sous les yeux des deux enfants il a torturé leur père, violé leur mère pour que celui-ci accepte de signer la cession de sa propriété. La famille ravagée par la douleur a dû tout quitter. Le frère et la soeur ont juré vengeance. Les années ont passé. À coups de meurtres, de corruption, de trafics en tous genres Wlamir Turvel a gravi un à un les échelons du pouvoir politique. Il est devenu le gouverneur de l'État du Parra. Fred est passé à autre chose, il s'est exilé aux États Unis pour oublier. Mais pour Isabella, après des années de préparation, après avoir gagné la confiance du gouverneur, être devenue sa maîtresse, l'heure de la vengeance a sonné.
Ce court roman nous montre un Brésil ravagé par la violence, la corruption et le trafic de drogue. Un Brésil bien loin des côtes paradisiaques de Rio, de la samba. Un Brésil où ce sont les bandits qui mènent la danse en toute impunité.
Ce roman sur la vengeance est un roman coup de poing. Isabelle ne vit que pour elle, que par elle, elle est déjà morte à l'intérieur.
"Ma vie ne ressemble à aucune autre. Ma vie, c'est ma vengeance. C'est ça qui m'a fait tenir. Qui m'a gardée en vie. Et chaque fois que j'entendais parler de Wlamir Turvel, je devenais plus forte."
Nid de vipères est un roman d'une extrême violence. La violence subie par la famille d'Isabella il y a des années, la violence qu'elle se fait subir à elle-même allant jusqu'à se prostituer pour parvenir à ses fins. La violence présente partout dans ce pays contrôlé par le trafic de drogue.
J'ai été saisi par ce roman, par son rythmé effréné, on ne respire pas dans ce livre. On est en apnée. Le rythme du roman est accentué par le style de l'auteur fait de phrases courtes, lapidaires. L'absence de ponctuation dans les dialogues rend parfois la compréhension difficile. On ne sait pas tout de suite qui parle, mais on s'habitue vite à ce rythme sans temps mort. On est emporté par le récit. Oui ce roman est bien un roman coup de poing. A découvrir absolument.
"Wlamir Turvel. Je suis né maudit. Mon père, jamais vu. Ma mère m'a balancé aux bonne soeurs parce qu'il fallait bien continuer à faire le trottoir. Mais aujourd'hui, ça va, pour la vieille. Je lui ai donné tout ce dont elle avait besoin. C'est comme ça quand on est un bon fiston. Je savais qu'il me faudrait lutter pour obtenir tout ce que je désirais. Rien ne serait jamais gratuit pour moi. À douze ans, je travaillais déjà, je charbonnais, j'arnaquais les cons et je me faisais mon fric. J'ai appris à vivre. J'ai tué pour vivre."