Nouvelles des siècles futurs par demarreur
Pour les gens désirant parfaire leur culture de la Science-fiction, je les invite à lire ce livre qui regroupe 80 nouvelles d’auteurs de renoms, piochant dans la littérature anglo-saxonne, française et européenne. J’ajouterai quelques annotations si les souvenirs me reviennent et suivant mes lectures.
Je mettrais à jour au fur et à mesure. La note globale peut évidemment changer, je prends en compte mon ressenti et mon plaisir de lecture, et non les notes individuelles que j’ai donné à chacune des nouvelles. Pour le moment ça navigue entre 4/10 et 5/10 (après lecture de 33 nouvelles).
LES CLASSIQUES (3 nouvelles)
Jules Verne - L’éternel Adam 6/10
H.G. Wells – L’étoile 5/10
Howard P. Lovecraft – Air froid 6/10
LE PREMIER ÂGE D’OR ANGLO-SAXON (9 nouvelles)
John Wyndham – La Roue 2/10
(Assez pénible à lire et confus. Une histoire de roue maléfique, la première fois que je l’ai lu, j’étais dubitatif, je ne comprenais pas et je ne savais pas ce que je venais de lire. Le genre où tu te poses des questions sur le pourquoi et le comment. Loin de m’avoir convaincu)
Clifford Simak – Courtoisie 8/10
(L'une des nouvelles coup de cœur, très agréable à lire et histoire intéressante à suivre.)
Moore et Kuttner – Impasse 5/10
Robert Heinlein – La maison biscornue 7/10
(Il faut s'accrocher par moment mais l’ambiguïté du lieu et sa temporalité valent le détour. Une bonne petite surprise)
A.E. Van Vogt – Processus (Aucun souvenir)
Theodore Sturgeon – Sculpture lente (Aucun souvenir)
Isaac Asimov – Tous les ennuis du monde 6/10
(Cela commence assez péniblement, le temps pour Asimov de mettre en place son univers. L'histoire met un peu de temps à se lancer. Une fois fait l'intrigue va crescendo jusqu'à la révélation finale.)
Fritz Lieber –La racine carrée du cerveau 1/10
(Incompréhensible. J'ai zappé après les trois premières pages)
Alfred Bester – Le grand huit 9/10
(Autre nouvelle coup de cœur, Le style d'écriture de Bester m'a beaucoup plu, dialogues ciselés, personnages tranchés, tout pour me plaire. La nouvelle couillue que j'espérais. De la SF mélangée au polar noir. On imagine facilement le personnage principal déambuler dans un univers sombre à la Dark City ou Blade Runner).
LE SECOND ÂGE D’OR ANGLO-SAXON (13 nouvelles)
Fredrik Pohl – Cible numéro Un 6/10
Ray Bradbury – les musiciens (Avril 2034)
(Non notée. La nouvelle fait 2 pages. Ça se lit très vite et facilement)
Jack Vance – Le papillon de lune 7/10
(Un décorum delirium empruntant aux coutumes de la Venise du 16e et de son carnaval. Les gens se cachent derrière des masques, dialoguent en chantant et jouant d'un instrument indiquant par la même la hiérarchie de ladite personne au sein de cette drôle de communauté et son degré de prestige. Plus le prestige est élevé plus la personne est "aimé". Une fois le décor et l'univers appréhendés, Vance lance son personnage dans une course poursuite où celui-ci doit retrouver un assassin dans un temps donné, autant dire que la tâche s'annonce difficile aux vus des us et coutumes des lieux. Une bonne petite surprise.)
Arthur C. Clarke – Flèche aux étoiles 4/10
(Un petit huis-clos où des plongeurs marchandant des perles voient chuter du ciel ce qui leur semblent être une espèce de météorite. Le personnage principal (un européen de l’est) va être confronté à son passé. L’histoire décrivant en toile de fond la tension du choc des deux blocs de la guerre froide U.S.A. et U.R.S.S. et l’impact que celle-ci a eu sur ce personnage le poussant à réaliser de sombre chose.)
Fredric Brown – Mars aux Martiens 3/10
(Assez courte, une demi-dizaine de pages. Le processus amenant les Martiens à être ce qu’ils sont est bien énoncé mais l’histoire en elle-même m’a parue banale. On en ressort avec le sentiment du « tout ça pour ça ? ».)
Marion Zimmer Bradley – Espace vital 7/10
(Nouvelle plaisante à lire, quoi que j’ai mis du temps à rentrer dans le trip, j’ai eu la furieuse impression de lire un journal intime. L’histoire prend son envol dans le dernier tiers et ce qui paraissait anodin au commencement prend tout son sens dans le final.)
Richard Matheson - Le Distributeur 2/10
(Euh, j'aimerai bien qu'on m'éclaire sur cette nouvelle car je n'y vois rien de Science-fiction. Un mec emménage dans un petit quartier résidentiel façon Desperate Housewives et pendant deux mois s'amuse à rendre la vie impossible à ses voisins, s'en se faire prendre (sinon c'est pas drôle). Du coup tous les voisins se foutent sur la gueule et lui regarde ça mesquinement. Je l'imagine bien avec son sourire en coin. Avant la nouvelle on nous explique que Matheson (Je suis une légende, L'homme qui rétrécit...) est plus un écrivain d'angoisse qu'un auteur de SF. Je confirme. Le distributeur c'est "Harry, un ami qui vous veut du bien" chez les desperate housewives qui s'amuse à emmerder son monde comme dans une partie de Sims quand on s'ennuie. La construction des personnages et des événements reste intéressante, bien ficelée. Mais ça n'a rien de SF.)
Cordwainer Smith - Pensez bleu, comptez deux 4/10
(J’ai du mal à formuler une critique sur cette nouvelle. Ce n’était pas trop mal.)
Harry Harrison - Ta croix dans le désert des cieux 5/10
(Quand la vie d'un opportuniste marchand et celle des autochtones de la planète Wesker est chamboulée par l'arrivée d'un prêtre missionnaire. La nouvelle reprend l'idée de la "missionnarisation" de l'église catholique sur une population qui n'a pas connaissance de l'existence de Dieu selon le catholicisme. Dans l'idée c'est forcer la croyance d'un individu ou d'un groupe d'individu. Comme Charlemagne avec les Vikings dans une guerre de religion sanglante, ou encore Les prêtres convertisseurs en Afrique durant sa colonisation,etc. Il en est de même dans cette nouvelle mais à échelle réduite. La population autochtone est réduite à un village et la représentation chrétienne catholique à un prêtre. La réaction de la population est des plus... étrange.
Philip José Farmer - Après la chute de King Kong 2/10
(Du grand n'importe quoi. King Kong qui aurait niqué avec Ann la blondasse, un vieux qui baratine sa petite fille devant le film King Kong, lui disant qu'il a vraiment vécu l'histoire à Manhattan.)
Frank Herbert - L'oeuf et les cendres 3/10
(Le concept de placer le lecteur au sein du récit est bonne mais c'est d'une lourdeur à lire. Avec des noms à coucher dehors, l'apanage de Herbert apparemment. Les "Siukurnin" et "Chilitighienne" ont-ils seulement du sens. A l'instar du "Muad'dib". De ce que j'ai lu et vu des oeuvres de Herbert, je n'aime tout simplement pas.)
Robert Sheckley - Tu brûles 5/10
Philip K. Dick - Définir l'humain 6/10
(Je finis le "Second âge d'or Anglo-saxon" avec une nouvelle du maître K. Dick, qui remonte le niveau après une suite de nouvelles pas franchement folichonne. Et ça fait du bien, car j'en avais un peu marre de lire des nouvelles pas très intéressantes (hormis peut-être, celle de Harry Harrison, plutôt plaisante mais pas transcendante non plus). Cette nouvelle de K. DIck est limpide, l'histoire simple, le phrasé net et ne se perd pas en circonvolutions comme pour celle de Herbert, qui part dans des délires de "Siukurnin" et "Chilglichtine" mes fesses/je sais pas quoi.)
J'entame donc "Les Anglais Modernes", en espérant que le niveau soit relevé. Je l'espère vraiment. Je finis le second âge d'or Anglo-saxon avec une note globale de 6. Le Second Âge d'or Anglo-saxon a donc baissé la note globale d'un point. 7/10 avant lecture et 6/10 après lecture.
LES ANGLAIS MODERNES (7 nouvelles)
John Brunner - La parole est d'argent 5/10
Brian Aldiss - Un dollar ça vaut combien? 2/10
(D'une lourdeur, le mec te balance 15 000 trucs à la tronche pour te dire que dans un autre monde la vie c'est mieux et qu'il veut y rester. Super ! Bravo !)
Je commence sérieusement à en avoir marre. Où est la folie, où est l'action, où est l'extravagance de la SF ?! Merde, quand même ! C'est quoi ces Anglo-Saxons coincés du derche qui font de la SF pour grand-mère ?!
Au passage je descends la note globale à 5/10. Ça commence à me saouler, vraiment.
James G. Ballard - Le géant noyé 2/10
(Un scientifique nous décrit l'anatomie du cadavre d'un géant échoué sur la plage et les diverses réactions de la population lors de cette découverte. Rien de passionnant. Dans la lignée de la nouvelle de Brian Aldiss "Un dollar ça vaut combien")
Michael Moorcock - La montagne 5/10
(Dans un monde post-nucléaire (présenté en quelques lignes), on suit l'histoire de deux hommes survivants du cataclysme, dans la Laponie (région frontalière au nord de la Suède et de la Norvège, très boisée, enneigée et montagneuse) à la recherche d'une personne, que l'un de nos deux héros, pense qu'il s'agit d'une femme.)
Christopher Priest - La tête et la main 3/10
Quand un homme décide de se mutiler pour gagner du fric (se couper un doigt, puis deux, puis un bras, puis une oreille) et fini par être fortement handicapé, arrête ses shows sadiques et exhibitionnistes. D'autres mecs pendants plusieurs années tentants de réussir de la même façon. Le public ne s'y trompe pas, ils veulent le retour de Gérard Majax. Pendant toutes ces années, l'handicapé vit tranquillou dans sa "Racine House" près de Paris, avec sa gonz' et son chauffeur, cherchant les cygnes dans le lac. Au passage le chauffeur se tape la gonz'. Une lettre apparaît "Revient à l'Alhambra copain, on te filera 8 millions de francs". L'handicapé accepte ce dernier show. Et là... Mais attendez ! Non, non, je suis bien entrain de lire un bouquin "soit disant" sur des nouvelles SF.
Plus ça va, plus ce bouquin devient une blague...
Ian Watson - L'élargissement du monde 7/10
(Alléluia !!! Mon dieu que ça fait du bien.)
Bob Shaw - Lumière des jours enfuis 4/10
J'en finis avec LES ANGLAIS MODERNES. dur, dur. Rien de fascinant, parfois lourd à lire (notamment les nouvelles "Un dollar ça vaut combien?" et "Le géant noyé" de Brian Aldiss et James G. Ballard). Je suis assez déçu de ce que je lis. A vrai dire, je ne m'attendais pas du tout à ce "genre" de nouvelles, enfin, déçu du contexte dans lesquels la plupart des nouvelles se situent. Il n'y a souvent de "SF" qu'un objet extravagant ou un personnage et l'auteur racontant une histoire somme toute banale autour (un scientifique qui étudie le cadavre d'un géant, un autre scientifique qui nous explique un monde probable d'un chiant, des alpinistes suédois qui cherchent une gonz'...). Je trouve personnellement que ça manque de folie, de prises de risques. Trop formel, trop consensuel, trop conforme, très académique. Du coup je ne sais pas si c'est le format "nouvelle" qui veut ça, mais comme dirait Jean Baptiste Emmanuel Zorg "Je suis très désappointé !".
La nouvelle de Ian Watson "L'élargissement du monde" sort (pour moi) du lot, par rapport aux autres. Une nouvelle avec un style décousue. Pas désagréable je trouve. " Nous ne mangerons plus de bananes !" ;)
LES AMÉRICAINS MODERNES
Robert Silverberg - Voir l'homme invisible 6/10
(Concept de l'invisibilité sympa et plutôt bien trouvé. Histoire d'un paria qui est condamné à l'invisibilité, ou plus exactement, au sceau de l'invisibilité. Plus personne n'a le droit de le regarder, de le toucher, de lui parler. Bref, le mec se retrouve seul et exclu pendant sa peine d'un an. Comment survivre dans de telles conditions ?)
Robert Zelazny - L'homme qui aimait la Faïoli 5/10
(Histoire d'amour en 9 pages entre ce qui s'apparente à un humain et une Faïoli (genre de succube) dans un univers science-fantasy.)
Raphaël A. Lafferty - Voyage dans une boite de conserve 7/10
(Petit coup de coeur pour cette nouvelle atypique, qui a d'ailleurs, plus des allures de nouvelle de Fantaisie que de Science-Fiction. Mais l'auteur étant lui-même atypique (ainsi, que ses écrits) décrit en quelques lignes comme un "Ingénieur électricien, ivrogne, catholique et gros", je pardonne ce petit pas de côté. La nouvelle est marrante, un vrai plaisir).
"Aucun scandale lorsque Meyrowitz a affirmé découvrir une signification ésotérique dans la disposition des crottes de campagnol..."
Et pour le coup je remonte la note globale à 5/10. La partie LES AMÉRICAINS MODERNES commence plutôt bien. ;)
Thomas Disch - Le massacre des voitures 6/10
(Nouvelle surréaliste en 5 pages, je ne sais pas quoi en penser. C'est à la fois totalement débile et d'un autre côté l'auteur nous montre la débilité du monde tel qu'il le perçoit. Après un accident de la route malheureux impliquant une gamine et (forcément) une voiture, les gens manifestent dans les rues, créent des émeutes et détruisent toutes les voitures qu'ils croisent. Les rues ne sont plus sûres, les gens deviennent dingues. Par la suite, il y a la création du 36e amendement qui stipule que les voitures acquièrent le statut "d'êtres humains" et doivent être considérées comme telles. Les gens sont moins enclins à casser les voitures maintenant (de peur certainement de finir hors-la-loi) et acceptent malgré quelques réticences cet état de fait. et la nouvelle finie sur un ex-coureur automobile qui se marie avec une voiture ! Carrément ! Le mariage pour tous avant l'heure !
Du coup on comprend mieux les intentions de François " Le Bricolo " Hollandouille et de sa boite à outils. Ce génie du mal - garagiste dans son temps libre - a du lire la nouvelle de Thomas Disch ! )
Le néo-libéralisme dans toute sa décadence.
A suivre
LES AMÉRICAINS MODERNES (13 nouvelles)
Ursula K. Le Guin - Le collier de Semlé
Norman Spinrad - Les anges du cancer
Kate Wilhelm - Demain, le silence
Greg Bear - Le chant des leucocytes
James Tiptree Jr - Une demi-heure sur une couverture Hudson Bay
Anne McCaffrey - Pomme pourrie
John Varley - Sucre d'orge et bébé noir
Bob Stickgold - La réalité de Susie
Mike Resnick - Le dernier à quitter la planète est prié d'éteindre le soleil