Peut-être que je n’aurai pas du le lire juste après celui de C.Angot. Parce que je trouve que le style est assez ressemblant, (surtout au début) avec des phrases très courtes, très descriptives. Des actions qui s’enchaînent à l’instant t, et je me suis ennuyée. Je pense que l’autrice a voulu mettre en relief une certaine résignation, comment la vie perd ses couleurs dans ces cas-là, mais c’est trop inodore. Après, les mots sont bien choisis, je pense que le rapport à la mémoire et l’effacement est intéressant, mais je ne sais pas si c’est suffisant. En fait, comme je disais par rapport au livre d’Angot, à force de publications sur le même thème, il y a trop de redites. Et comme, en parallèle, il n’y a pas vraiment d’histoire, que l’intrigue est très resserrée sur le viol et la reconstruction difficile qui en résulte, je n’ai pas de sentiment de complétude comme pour le voyant d’Etampes ou Feu par exemple. Je pense que c’est le danger des autofictions : c’est trop unidimensionnel. Et donc, difficile, (alors que c’est le livre le plus court de la sélection) pour moi de le terminer. Pourtant, il y a des choses très justes, par exemple quand elle parle du statut de victime : « l’ennui avec ce mot-là c’est qu’il a vite fait de borner l’individu à des représentations négatives et souvent erronées : la soumission, les sanglots, l’abattement, l’hystérie, le charbon de la dépression. Pour certains, la victime n’est qu’une représentation de la femme dans sa traduction hyperbolique ». Les descriptions, passées le premier tiers, quand elles se concentrent sur la nature sont très belles, simples et pourtant poétiques ; c’est pour cette raison que je suis embêtée, je reconnais le talent, et pourtant, je n’ai pas été emportée. J’ai même été tentée d’abandonner, et c’est le premier de la sélection qui me fait cet effet. D’où ma note circonspecte et ma courte chronique. Possible aussi que ce soit la fatigue de lire autant en aussi peu de temps…Peut-être le dernier livre que je lis jusqu’au premier écrémage…