Ce court roman intime, qui s'adresse à un public féminin (l'auteur s'adresse directement à sa "lectrice"), a pour ambition de disséquer le désir. En mode écriture automatique, Garréta sonde sa mémoire et entreprend de dresser la liste non exhaustive de quelques unes de ses conquêtes féminines, s'accordant cinq heures par jour pour rédiger le souvenir d'une aventure vécue.
Le procédé, qui interroge le mécanisme de l'écriture en même temps qu'il décortique celui de la mémoire, du désir et de la séduction, est intéressant. Mais Anne F. Garréta est une intellectuelle qui s'écoute écrire et qui s'adresse à des intellectuels ; son style, quoique toujours élégant, est souvent abscons, alambiqué, parasité de mots compliqués qui veulent pourtant la plupart du temps exprimer des choses simples. Cela a gêné ma lecture, malgré les qualités certaines de cette entreprise littéraire égocentrée.