Passant l'été, d'un bout à l'autre. L'auteur nous fait la confidence d'un été commun, banal, peut-être, un été simple que l'on connait tous. Ici, Jean-Baptiste Pedini ne se perd pas dans une recherche de style particulière, pas de jeux avec le langage : les phrases suivent la thématique, le calme routinier de cet été marin. Une suite de mots juste et attentive aux détails, à la lenteur (pourtant éphémère) de cette saison, de cet état.
On entend un soupir qui se détache du bord de l'eau. Le cri des cormorans. Tout juste l'air marin.
Passant l'été donne envie de se prêter au jeu du détail, à cet été immatériel brodé d'odeurs de frites et de vitrines minuscules. Mais ce n'est pas un livre de plage, celui où se glissent les grains de sable ; c'est un livre d'attente, de mélancolie, ou de nostalgie, peut-être. Un livre criant le positif, l'état d'urgence apaisé, le besoin d'absence qui pousse à avancer. Ce recueil est l'expression poétique d'une carte postale sur le frigo, ou du dossier "Vacances été 2013" que l'on garde sur son ordinateur, et que l'on consulte pour se remonter le moral.
Les mouettes dodelinent au soleil. Posées en équilibre sur les bordures du ciel, elles encadrent la baie. Elles capte cette lumière ocre qui rappelle la force nostalgique des photos de vacances.
Ce livre est un survol de l'été en une cinquantaine de pages, des premiers pas timides au regard en arrière.
Brutalement. La plage s'agite. La plage est esseulée. Chacun est reparti vers sa propre solitude. Vers le désert latent que nos ombres évoquent quand le soleil cligne.