Pas la claque attendue
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le 22 avr. 2018
Ce roman est un vrai pari de la part des éditions du Rouergue, un pari osé. La littérature ado ne s'encombre malheureusement que peu des récits qui ne sont pas divertissants, bien que la tendance, grâce aux initiatives de ce genre, diminue. Ce récit est en effet tout sauf dans ce registre et se présente bien plus comme un témoignage déguisé, sur un sujet souvent peu (jamais ?) abordé alors qu'il concerne particulièrement le public jeune : l'amour vampire.
Alors, forcément, comme une majorité d'adulte et de parent, je me suis posé la question de savoir si un texte raconté à la première personne par une jeune fille internée après une tentative de suicide ne serait pas "dangereux" pour les jeunes lecteurs, si ce n'allait pas provoquer l'effet inverse que celui voulu par l'auteur et l'éditeur, qui est d'informer et prévenir contre cette menace. En effet, le sujet est difficile, le choix d'un narrateur victime aussi; puisqu'il nous livre son expérience mais aussi ses doutes sur le rapport aux autres et sur la vie en générales, sans omettre ses paroles amères et violentes envers les gens qui tentent de l'aider mais qui ne peuvent pas comprendre ce qu'il vit.
Or, je me dis que le risque est finalement très faible, tant qu'il est correctement conseillé, à la fois par les professionnels (libraire, bibliothécaire, professeur ...) ou par l'adulte qui l'offrirait. Car après tout, qu'est ce qui peut bien arriver ? Le lecteur comprendra immédiatement le sujet, laissera tomber s’il trouve ça trop dur ou s'il ne comprend pas, et c'est à peu près tout. Et si jamais il a connu une expérience similaire ou si certains éléments résonnent vis-à-vis de sa propre vie, et bien il ira au bout et cela lui apportera à la fois des informations, un témoignage de ce que peux être la douleur psychologique et la détresse, et des clés de compréhension du monde. Et le monde n'est pas très drôle, c'est vrai, les histoires se passent rarement comme dans les romans grands publics, mais c'est par l’expérience ou par la transmission de celle des autres que l'on s'arme le mieux.
Le risque éventuel aurait été d'avoir eu affaire à un texte de faible qualité, qui n'aurait pas considéré son lecteur et aurait évoqué la violence pour la violence. Mais c'est tout l'inverse ici, l'auteur nous livre un roman de très bonne facture, à la fois du point de vue du style que de sa construction, de l'évolution de la narration et de ses choix d'approche dans le traitement du sujet. Évidemment, la fin du roman et la postface le confirment, l'auteure s'est inspirée "d'une histoire vraie" (la sienne à n'en pas douter, vu la précision stupéfiante dans la description de la souffrance et dans l'analyse de l'état psychologique de la protagoniste) et a avant tout écrit pour "mettre en garde ou éclairer" le lecteur.
Sois rassurée Glwadys Constant, ce livre est tout sauf inutile et je salue le courage éditorial du Rouergue pour avoir fait le choix de publier ce roman dans une collection à destination des adolescents.
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Créée
le 22 déc. 2017
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