La campagne finlandaise nous est plutôt familière depuis les romans picaresques du regretté Arto Paasilinna. Qui n'a cependant pas grand chose à voir avec celle "photographiée" (c'est son métier d'origine) par Aki Ollikainen, dans Pastorale. Découvert avec le saisissant et glaçant La faim blanche, l'auteur nordique livre un deuxième ouvrage bien différent quoiqu'il soit également d'une brièveté cette fois quelque peu frustrante. Pastorale est en partie une chronique familiale dont les protagonistes représentent trois générations, au sein d'une petite communauté isolée, dont on se doute qu'elle est vouée à disparaître. Désirs et jeux sensuels des plus jeunes, souvenirs épars des plus âgés et puis la mort qui rôde. Dans la journée estivale que décrit Ollikainen, la plus belle part, élégiaque, est réservé aux magnificences de la nature. Dans laquelle le règne animal ne connait ni innocence ni cruauté, il obéit simplement à un cycle éternel : le loup a faim, la vipère se love au soleil, le brochet passe de prédateur à victime, les agneaux bêlent et les corbeaux croassent comme des croquemorts. Pas de progression dramatique dans Pastorale, le roman est une symphonie harmonieuse même dans ses dissonances et apaisée. Il ne manque pas d'une certaine séduction mais ne constitue qu'un en-cas avant le grand livre que l'on est en droit d'espérer du talent d'Ollikainen.

Cinephile-doux
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mes livres de 2020

Créée

le 17 mars 2020

Critique lue 180 fois

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 180 fois

D'autres avis sur Pastorale

Pastorale
Cinephile-doux
6

Une faim de loup

La campagne finlandaise nous est plutôt familière depuis les romans picaresques du regretté Arto Paasilinna. Qui n'a cependant pas grand chose à voir avec celle "photographiée" (c'est son métier...

le 17 mars 2020

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

72 j'aime

13