J'avais lu son précédent livre, Nos mères, qui m'avait plu, malgré une écriture poétique parfois un peu abrupte (et difficile à suivre). Ici, il revient avec un texte bouleversant, l'histoire d'un frère et de sa soeur jumelle qui s'aiment au-delà de tout. Ce qui est épatant, c'est l'ampleur narrative, la fluidité de la phrase, et la façon dont l'histoire déchirante de ces jumeaux se fond dans celle, plus vaste, du pays. Un pays inventé par l'auteur (comme en attestent les belles cartes qui ouvrent et ferment le livre) mais où tout renvoie aux injustices du nôtre, à ses absurdités, à sa violence. C'est un texte puissant, très clairement politique, rageur, mais ce que j'ai trouvé beau et brillant de la part de l'auteur, c'est que ce n'est jamais sombre ni désespérant. Au contraire, je suis ressortie de ce texte remplie de joie et étrangement confiance dans les possibles que nous avons, tous, de nous réinventer. Le monde peut encore être beau. Voilà ce que nous dit Antoine Wauters. Merci à lui et au pique-nique Babelio de me l'avoir mis entre les mains.