Il y a quelques aveux dans cet éloge qui le rendent utiles notamment pour les indécis et les réfractaires. C'est plus l'oeuvre d'un intellectuel que d'un romancier, je note par exemple une affinité avec Nietzsche. Cela dit, le livre est (plus ou moins) accessible aux non-initiés et il apporte des réflexions enrichissantes.
Il faut s'attendre donc, moins à un témoignage de sa relation à ses enfants (même si quelques phrases dévoilent beaucoup d'un état mental) que celui d'une relation aux pères et à la paternité qui s'est déconstruit avant de se construire, cela pour toute une génération. Au-delà de cette lecture sociologisante, il y a aussi beaucoup de réflexions philosophiques, qui gravitent autour de la paternité. Le refus d'être père à un moment de sa vie, la différence entre vouloir un enfant et vouloir élever un enfant, la transmission de certaines choses, parfois à son insu, la paternité à des projets ou de ses enfants, et cetera.
Au total, j'ai beaucoup aimé le style de l'auteur, qui certes, est complexe, mais donne aussi à voir une intelligence sensible.