Un grand merci à NetGalley et aux éditions Métailié, indépassables promoteurs de la littérature latino-américaine.


Jusqu'où Plier bagage est-il autobiographique pour Daniel Saldaña París, un écrivain mexicain que l'on a découvert avec Parmi d'étranges victimes ? L'écrivain seul connait la réponse mais son livre a des accents de sincérité très réels, ce qui peut-être aussi le talent de créateur de fiction d'un auteur qui devrait compter dans le futur. Toujours est-il que le livre est un flashback quasi ininterrompu sur une enfance traumatisée par un événement majeur : l'abandon du foyer familial par sa mère partie guerroyer dans le Chiapas durant la rébellion zapatiste. Se dessine alors le portrait d'un garçon de 10 ans, solitaire et au monde intérieur bouillonnant, amateur d'origami, discipline dans laquelle il se révèle cependant particulièrement nul. Les souvenirs abondent dans Plier bagage, sans doute modifiés par la mémoire, et, avec virtuosité, l'auteur les met parfois en abyme, un fait en appelant d'autres, plus anciens. Le livre est drôle et tendre, en apparence, mais recèle un fond plus dramatique et un questionnement d'identité qui se révèlera au grand jour à l'âge adulte. Pas vraiment un texte à hauteur d'enfant, le roman parvient pourtant à retrouver les modes de pensée et les raisonnements d'un garçon qui vit des événements trop importants pour son jeune âge et qui ne cesseront de le tourmenter, vraisemblablement, durant toute sa vie. Comme dans L'année où mes parents sont partis en vacances, un très beau film brésilien, le narrateur de Plier bagage devra grandir trop vite durant un été et n'aura de cesse de se coltiner longtemps cet excédent de ... bagages d'enfance.

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le 23 avr. 2021

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