Comment dire. J'ai lu ce livre à cause de son titre. Comme tous ceux qui ont participé à la lecture commune du mois de mars du le Cercle d'Atuan. Un titre pareil ça laissait présager quelque chose de drôle, d'incongru. De ce côté j'ai été cruellement déçue.
"De toute façon, le Cavalier n’avait aucune importance. Ce n’était qu’une statue équestre qui veillait sur le temps. Peut-être l’effigie d’une ancienne divinité."
Poney-Dragon est un livre de voyage dans le temps. De ce fait, je me permets un bref retour dans le passé afin de lui attribuer le logo du défunt Winter Time Travel. Les voyageurs temporels essaient de sonder l'avenir, la "destinée" comme ils disent, dans le but d'éviter l'ascension au pouvoir d'un dictateur qui mènera l'Europe à la guerre, dans le futur. Ce dictateur s'appelle Joseph Poney. Pas du tout ridicule, n'est-ce pas ?
Le court roman sera consacré à savoir qui est ce fameux Poney, quelles sont ses intentions et peut-on l'empêcher son ascension en explorant le futur et donc en modifiant le passé.
"L’avenir que tu rencontres dans tes voyages n’est pas un fantasme. C’est une réalité. Mais… est-ce le seul futur possible ? Je n’en suis pas sûr. C’est une sorte de maquette de l’univers tel qu’il sera très probablement dans les dix ou quinze années à venir. Une maquette construite peut-être avec les matériaux de l’inconscient collectif planétaire et dessinée par les mystiques, les visionnaires, les fanatiques de la Renaissance en Europe et de la Millenium Pilgrim en Amérique."
Ça a l'air simple mais en fait le bouquin est tout sauf facile à lire. C'est très dense et très décousu, il y a beaucoup de personnages (en regard du nombre de pages) et le concept d'inversion de causalité (très très important dans le récit) à intégrer. J'ai dû relire le premier tiers avant de continuer, en prenant des notes. Ce n'était pas déplaisant du tout cette exigence de concentration sur le texte. Ce n'est clairement pas un bouquin qu'on lit pour les émotions mais plutôt pour le plaisir intellectuel qu'il procure.
"Il essayait de se rappeler comment il était devenu l’ami de ce petit homme insignifiant et génial, dingue et prosaïque, qui caressait d’un air amoureux et gourmand sa machine absurde et qui construirait peut-être un jour une arme monstrueuse. Peut-être avaient-ils un peu les mêmes obsessions. En réalité, il s’était lié avec Dan Calden dans un passé récent parce qu’il l’avait connu dans un futur relativement éloigné. En 2025, Calden était un personnage important, quoique suspect, et Vincent était son ami. Bel exemple de bouclage temporel ou inversion de causalité…"
Dans les deux derniers tiers, le récit s'enlise complètement dans des séquences absurdes. Je suppose que c'était l'effet voulu, mais j'ai eu du mal à adhérer. La conclusion reste intéressante, mais quel parcours du combattant pour arriver jusque là !
Je ne regrette pas ma lecture, pour le début qui même s'il est très exigeant avait attisé ma curiosité, pour la conclusion et parce que si je ne l'avais pas lu, je me serais toujours demandé qu'est-ce que ce poney-dragon pourrait bien être (ne pas s'attendre à quelque chose de miraculeusement original).
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