La Terre a été créée par des extraterrestres afin de leur servir de divertissement en étant le théâtre d'une de leurs nombreuses émissions de télé-réalité. Lorsque les audiences de Channel Blue commencent à s'éroder, les producteurs de l'émission décident d'arrêter les frais et de programmer la destruction de la Terre afin de doper l'audimat avant de fermer définitivement Galaxy Entertainment – la boîte de production chargée des programmes terrestres – et de se consacrer à d'autres prograplanètes. Bien malgré lui, Perry Bunt, looser patenté, va se retrouver au fait de la réalité et va être le seul capable de mettre à mal l'extermination programmée de ses sept milliards de concitoyens, aidé dans sa tâche par Amanda – productrice de l'émission originaire de la planète Eden qui, à son grand étonnement, s'est prise d'affection (voire plus) pour cet être inférieur. Vont-ils y parvenir ?
Au premier abord, ce roman fleure bon le récit de science-fiction décalé et hilarant ; et il l'est. Les péripéties infligées à son personnage principal par Jay Martel sont rocambolesques et m'ont plusieurs fois arraché des rictus et des rires francs. Le récit est merveilleusement bien ficelé et je me suis retrouvé absorbé par les déboires de Perry Bunt dans sa quête pour sauver le monde parsemée d'embûches. L'histoire va de trouvaille scénaristique en trouvaille scénaristique et je me suis retrouvé de nombreuses fois admiratif devant tant d'idées de génie – quel talent !
Mais, entre les lignes, l'auteur nous sert une critique acerbe du genre humain, de ce peuple belliqueux, égocentrique, égoïste, vénal, et qui est en train de mener le monde à sa propre perte. L'œil extérieur des extraterrestres n'est qu'un prétexte pour remettre en cause certains traits de personnalité propres à notre espèce, et la critique de l'auteur se fond talentueusement dans son récit fictionnel. Du grand art !
Ce roman est une réussite totale, une petite pépite qu'il faut absolument lire.