Bibi Lagomme fait la Festa avec un Cardinal prophétique, dégueulasse et lubrique, et une nymphomane.
Assez drôle, ce livre rappelle Bukowski, même s'il a été écrit environ en même temps que les chroniques du vieux dégueulasse qu'on aime bien. Les thèmes abordés sont en effet sensiblement les mêmes (sexe, femme, alcool, pauvreté, écriture), même si la langue est, à mon sens, plus riche. Certains tics de l'auteur agacent et les dialogues sonnent faux par la forme (d'où le 6), mais sinon, le livre nous fait joyeusement patauger dans la crasse du Québec des années 50 sans s'en plaindre. Portrait intéressant, cru, drôlement caustique et juste, donc. Ah, et les personnages sont savoureux pour plein de raisons que j'énumérerai pas... Ou comment critiquer un livre de manière plate et insignifiante sans se mouiller.
Euh, bon, les Beauchemin forment une famille de fous toute cassée parce que les parents sont assez oldschool alors que Bibi et pas mal de ses frères sont relativement inscrits dans la modernité qui se dessine.
Steven fait un peu figure de saint intouchablement romantique, même s'il écrit de la mauvaise poésie et que ses idéaux datent d'y'a 100 ans. Au fond, il est symbole de pureté.
Le Cardinal est comme le titre de la critique : il pressent les changements que va subir le Québec, mais il est sale, pourri, méchant et délétère.
Voilà, vous irez voir les autres et ceci n'est pas vraiment une critique.