Comment déguster un ragoût de boeuf gorgé de whisky avec un excès de sourire pour plus tard traiter
Je voulais voir ce film-là depuis un bout et là, j'avoue que je m'attendais pas à ce que ça ait l'air aussi bâclé.
On est en 2022. On nous montre une ville de New-York débordant de ses 40 millions d'habitants, fait auquel personne croît parce que des rues inondées de gens pendant le jour qui se retrouvent silencieuses et vides la nuit, ça suggère pas vraiment ça. Aussi, le commun des mortels se nourrit de bouffe synthétique multicolore, les gens riches se permettent de manger du bœuf et boire du whisky (bourbon, whatever) et les pauvres passent leurs journées couchés dans un escalier ou dans sur le trottoir à attendre qu'on leur marche gentiment dessus. Mêlez à ça une tentative de drame pseudo-mystérieux au twist ultra prévisible nappé de la fameuse sauce complot-gouvernementaliste et vous avez Soylent Green.
Vous aurez compris, les acteurs sont mauvais, c'est bourré de clichés (exemple : la fille saute dans les bras du policier et s'inquiète pour lui, mais c'est la troisième fois qu'elle le voit et elle veut tellement vivre à ses côtés), les combats sont pas dignes d'un film d'arts martiaux de série z, mais on sent la tendance (y'a pas de kung fu et les chorégraphies sont beaucoup plus simples, mais je parle plus de l'aspect global qu'ils ont) et puis la prise de son est phénoménalement mauvaise, même si y'a probablement pire. Tout ça, c'est sans oublier que tout le monde est luisant de sueur, mais que Thorn, lui, policier intrépide portant une casquette bleue et dont les muscles moulent le t-shirt blanc, blanc parce qu'il est trop viril, tient quand même à se nouer un foulard au tour du cou.
La scène la plus drôle est à mon sens celles où des camions viennent pelleter la foule mécontente parce que le stock de petites tablettes vertes est épuisé. Plans ridicules, prise de son pas crédible (oui, je le répète) et sang qui ressemble à de la peinture sont au rendez-vous. Bien sûr, le film recèle d'autres bijoux cinématographiques, mais je veux pas trop en dévoiler parce que ce serait dommage. Bon, ok : y'a aussi des hommes qui pleurent en vivant des moments d'émotions intenses et puis je devrais mettre un point, mais le film fait vraiment cinéma ultra cheap des années 70. Vivent les contraintes budgétaires ; non, l'excuse est trop facile : la réalisation, le jeu, le scénario, costumes, les décors [qui suggèrent pas du tout le futur ; les costumes non plus], tout est mauvais.
Bon visionnement, lalala.