Dans Rapport aux bêtes, Noëlle Revaz donne la parole à Paul, un paysan fruste et violent pour qui seul le travail et les bêtes comptent. Non content de voir son épouse trop fréquemment au lit, il se défoule sur elle et n'en supporte pas davantage la présence que celle de ses enfants.
Georges, un ouvrier portugais venu pour aider Paul à la ferme, va toutefois amener celui-ci à s'assouplir petit à petit et à prendre conscience que l'oisiveté de sa femme cache un mal nécessitant des soins urgents...

Paul s'exprime ici à la première du singulier dans parler paysan. L'usage du langage populaire dans un roman constitue un trait original, mais c'est hélas cette principale caractéristique m'a empêchée de poursuivre la lecture de ce livre. Harassée par cette forme délibérément inesthétique, je ne suis pas parvenue à attendre la très souhaitée métamorphose de Paul.

« Le soir j'appelle gentiment, comme je sais de la voix douce et de miel quand on veut tuer la poule, et Vulve elle vient confiante et bête comme si j'allais donner le grain et elle attend avec le vide étalé sur la figure.
Ces bonnes femmes, ça fait tout ce qu'on demande, ça aurait pas un soupçon d'indépendance un jour de dire : « C'est moi qui vais aux asperges. » Ou : « Ce soir on refait la polente. »
Çaattend comme une beuse molle et ça gaspille tout son temps à se frotter la figure et à dire quand est-ce qu'on chauffe. » (p. 26)
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le 19 mars 2011

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