« Mais si vous cherchez à me soudoyer, je me vois dans l’obligation de vous décevoir. »

« Et avec un petit bakchich, qu’est-ce que ça donnerait ? avait demandé Paul – et, quand il y pense, il en est encore tout retourné.
– Je ne parle pas turc, monsieur, avait dit le jeune homme aux favoris épais de trois doigts. Mais si vous cherchez à me soudoyer, je me vois dans l’obligation de vous décevoir. »
Astrid a grandi à Berlin, coté Est. Elle y a fait ses études, y a connu sa meilleure amie, y est tombée amoureuse. C’était encore la RDA. Aujourd’hui, l’Allemagne est réunifiée, elle a divorcé, a eu deux enfants, est devenue médecin, et a rencontré Paul, né à l’Ouest. Il l’emmène à Budapest, dans une sorte d’hommage et de pont tendu sur leurs enfances si différentes. Alors qu’ils allaient entrer dans la salle de restaurant de l’hôtel Gellért, elle aperçoit Julius, attablé avec son frère. Dans une panique immédiate et totale, elle s’enfuit avec Paul à qui elle va devoir expliquer… En alternant la jeunesse et le présent d’Astrid, Gregor Sander nous offre un roman tendu et très prenant, qui dessine de très beaux personnages, denses et intrigants. Le chassé-croisé des deux temporalités dessine comme des volutes, comme s’ils nous apparaissaient tous par strates, et on a tellement envie que ça se termine bien pour Astrid, qu’on apprend lentement à aimer. Le régime communiste est incroyablement bien rendu, tout en nuances, avec là encore de saisissants contrastes. Un roman qu’on dévore !

LaurenceIsabelle
7

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le 27 févr. 2019

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Sylvie Sagnes

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