"Ne jamais revenir sur la passé"...
Il aurait fallu 10 ans pour que Besson donne une suite, à ce qui fut son premier roman, « En l’absence des hommes ». On y retrouve Vincent de l’Etoile quelques années après le drame qui a détruit l’émergence de sa vie, il a 23 ans. Dès les premières lignes, la magie n’opère pas. Le style se veut moins littéraire, plus banalisé, Prémices de déception. Déception qui ne fait que se confirmer de pages en pages. « Retour parmi les hommes » est tout simplement un livre en creux de vague à l’image de son héros que l’on va suivre dans ses pérégrinations de fuite dans un premier temps, où il erre sur le continent africain, « les poings dans ses poches crevées », tétanisé par ses « amours splendides » perdus. L’allusion à Rimbaud n’y est pas que suggérée… puis on le suit dans le monde nouveau, à New York dont l’accumulation de poncifs narratifs n’ont d’égal que nos agacements à les lire. Enfin retour à la mère patrie où il va faire à nouveau une rencontre étonnante en la personne d’un jeune écrivain en pleine gloire… Autant dire que l’attente du devenir de Vincent est trahie, et que cette suite dispensable est d’une piètre qualité littéraire et en rien inventive, ni traversée de passion et de trouble comme l’était le premier opus. Tout au plus on se met à sourire en imaginant Besson faire de son Vincent une franchise à la « Martine »… lui faisant rencontrer par décennie le gotha littéraire et donnant des titres comme « Vincent, ou la Querelle à Brest », « Vincent et Les nœuds de Vipère » ou encore « Vincent ou la vie sauvage ».