Nombre de lecteurs ont découvert Antoine Laurain avec le Chapeau de Mitterrand. Un roman malicieux, espiègle, élégant et très malin. L'auteur a récidivé avec La femme au carnet rouge : plus d'effet de surprise mais un pitch astucieux pour passer un moment agréable sans trop s'emmêler les méninges. Rhapsodie française est de la même veine : un livre sans prétention que l'on pourrait qualifier de facile à lire sans qu'il n'y ait quoi que ce soit de méprisant dans cette expression. Laurain n'est ni Tolstoï ni Céline, il serait plutôt du côté de Balzac pour sa représentation de la comédie humaine, toutes proportions gardées. La quatrième de couverture évoque "un étonnant portrait de la France d'aujourd'hui." C'est un peu exagéré et Laurain dissout parfois son intrigue dans des personnages trop nombreux mais on y prend du plaisir tout de même, le roman naviguant entre nostalgie de la jeunesse et ironie gentille sur les illusions perdues. Avec son lot de rebondissements et son twist final, pour reprendre un terme cinématographique, Rhapsodie française remplit parfaitement son office : divertir sans abêtir. En égratignant au passage le monde politique, celui de l'art contemporain, celui de la musique (en citant plusieurs fois Bowie, hommage lui est rendu sans qu'évidemment le romancier ait prévu la concomitance de la sortie de son livre avec l'émotion provoquée par la disparition du créateur de Ziggy Stardust). Pas de prise de tête dans Rhapsodie française mais un charmant roman, plein de sève et d'humour léger. Une invitation à l'évasion tranquille qu'il serait ballot de laisser passer.

Cinephile-doux
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le 17 déc. 2016

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