Après la destruction de la Terre en 2041, l’Humanité a survécu dans deux environnements distincts : des vaisseaux spatiaux gigantesques où se concentrent toutes les connaissances scientifiques, et des colonies au niveau technologique peu avancé qui fournissent aux vaisseaux les matières premières nécessaires à leur survie, en échange de quelques bribes de savoir. À l’âge de 14 ans, chaque résident de vaisseau doit subir l’Epreuve : survivre seul pendant trente jours sur une colonie. En l’année 2198, Mia a douze ans et commence à se préparer pour son Epreuve, qui changera radicalement sa vision de l’univers…
Rite de passage, comme son titre l’indique, est un roman d’apprentissage dans lequel l’auteur s’interroge sur le passage à l’âge adulte, le conflit générationnel, les rapports coloniaux, la guerre et l’éthique. Publié en 1968, il reflète les préoccupations de son époque mais il porte également des éléments moins conventionnels (l’héroïne est une jeune fille, et la scène de relation sexuelle a dû en choquer plus d’un). De plus, le dénouement n’est pas forcément celui auquel on s’attend, et prend le contrepied des autres romans de son époque sur les mêmes thèmes. Bien sûr, la perception actuelle est bien différente, mais le personnage principal est traité avec sérieux et finesse, l’univers est cohérent, et malgré un rythme plutôt lent, l’ensemble reste agréable à lire (même quand on a passé depuis très longtemps l’âge de l’adolescence).
Rite de passage a reçu le prix Nebula du meilleur roman en 1969, et il a été nominé au prix Hugo la même année. Une malheureuse coïncidence a voulu que l’auteur décède quelques heures avant l’écriture de cette chronique.
Originalité : 3/5. Ce roman méconnu a marqué son époque.
Lisibilité : 3/5. Court (250 pages), fluide, un peu lent mais agréable.
Diversité : 3/5. Plusieurs séquences de la vie de Mia qui s’enchaînent sans lassitude.
Modernité : 2/5. Comme beaucoup de romans de son époque, celui-ci n’a pas très bien vieilli.
Cohérence : 4/5. Ça flirte souvent avec l’embardée mais jamais de sortie de route.
Moyenne : 6/10.
A conseiller si vous êtes friands de romans d’apprentissage, et pas allergique à la SF des années ’60.