Publié sur L'Homme qui lit :
Quelle plus belle journée que celle de la Saint-Valentin pour vous parler de l’une des plus belles histoires d’amour que j’ai pu lire ? Il faut en plus admirer le clin d’œil du destin, car c’est un ancien petit ami qui m’a offert deux romans de cet auteur qu’il aimait tant et dont je n’avais jamais entendu parler, et qui depuis fait parti de ceux que je suis avec une attention toute particulière, tellement ses romans résonnent en moi et me comblent à chaque fois.
J’avais acheté Romanesque lors de sa sortie, pour la rentrée littéraire de 2016, et je l’avais laissé dans les rayons de ma bibliothèque, jusqu’à ce que je réalise il y a quelques semaines, en surveillant une éventuelle nouveauté de Benacquista, que j’étais passé à côté de la lecture de son dernier roman… qui vient d’ailleurs tout juste de sortir en poche chez Folio. Une fois sa lecture terminée, sachez seulement que j’ai amèrement regretté de ne pas avoir savouré ce livre dés sa sortie.
Ce roman, c’est un peu un conte, une légende. Celle d’un couple maudit d’être tant amoureux qu’il se retrouve contraint à errer pendant des siècles sans jamais trouver la paix que leur amour mérite. Un couple de français est en cavale à travers les États-Unis, sans que l’on sache ce à quoi ils cherchent à échapper, et bientôt une gigantesque chasse à l’homme s’ouvrira. Dans leur cavale, ils se réfugient dans un théâtre pour assister à l’étonnant spectacle d’une histoire d’amour damnée, Les mariés malgré eux, une pièce du Moyen Âge à propos d’un braconnier et d’une cueilleuse qui, fous l’un de l’autre, défieront toutes les lois pour vivre leur amour comme ils l’entendent.
Car ce couple-là avait déjà été puni, sur la Terre, puis au Ciel, et sur la Terre à nouveau. Il avait été persécuté dès le premier jour, il avait subi la peine capitale, il avait été sermonné par Dieu, puis chassé de son paradis, il avait connu la tempête, la fièvre, la prison, l’asile, l’acharnement des hommes, la menace des bêtes, la violence des éléments, tant de tourments subis au nom d’un seul : la privation de l’être aimé.
Il faut tout le talent de conteur et la plume magnifique de Tonino Benacquista pour réussir ce tour de magie littéraire et historique, celui de nous faire traverser les siècles aux côtés de ces deux amants bannis par la communauté, dont l’amour cristallin engendrera autant de rejet que d’admiration, ni les hommes ni les dieux ne parvenant à les séparer.
C’est un roman absolument magnifique, immanquable, peut-être l’un des plus beaux romans que j’ai pu lire, qui m’a souvent ému aux larmes et à propos duquel je ne saurais pas dire plus que : foncez, laissez-vous porter par cette histoire, vous ne le regretterez pas. Coup de cœur absolu !