Nigeria 2066. Une ville s’est créée autour (comme un doughnut) d’un dôme extra-terrestre. On l’appelle « eau de rose » et ce n’est pas sans ironie tant elle tient plutôt du bidonville, d’autant qu’une fois par an elle déborde totalement pour la « fête » de l’ »ouverture ». Généreusement, semble-t-il, le dôme s’ouvre et guérit tout ce sur quoi il tombe. Ça dure quelques minutes et basta jusqu’à l’année suivante. Il répare, en réalité, et son savoir-faire connaît quelques ratés. Sa générosité est également à interroger car, comme on le sait bien, quand c’est gratuit, c’est toi le produit. Pour comprendre un peu mieux tout ceci, on va s’appuyer sur Karoo, un homme vieillissant et fatigué qui travaille la fois pour une banque (l’argent, encore et toujours puissant quelle que soit l’époque) et pour un service secret. Sa particularité ? C’est un réceptif, capable de naviguer dans l’esprit des gens. C’est aussi un voleur et, d’après tous ceux qui le connaissent, quelqu’un de pas très futé. Dans le présent, tous les réceptifs sont atteints d’une maladie qui les tue lentement. Pour comprendre ce présent, on revient en alternance onze ans plus tôt et lors d’une mission intermédiaire de Karoo. Le roman tout entier est construit de sorte que plus on a une vision claire de l’ensemble, plus de nouvelles questions s’imposent. Le rythme est disruptif, saccadé et plutôt inconfortable, le propos passionnant et l’épilogue permet à la fois de lire ce roman comme un one-shot et d’attendre sa suite (trilogie annoncée) avec impatience, sachant qu’on va s’intéresser à un autre personnage principal. Une histoire de premier contact qui brasse de nombreux thèmes et de laquelle on ne décroche pas.