« Royaume de vent et de colères » est un roman de Jean-Laurent Del Socorro, publié en mars 2015 par les éditions Actu SF. Une édition poche doit paraitre le 8 mars 2017, aux éditions J’ai Lu (Collection J’ai Lu SF).
Il s’agit d’un premier roman pour l’auteur et il a reçu le prix Prix Elbakin.net 2015 du meilleur roman de fantasy français, chapeau. Son deuxième roman va bientôt paraitre (avril), Boudicca sur la reine rebelle celte Boadicée (Thème très sympathique), toujours chez Actu SF.
Concernant Royaume de vent et de colères, il s’agit de fantasy historique. Il est presque possible de qualifier le livre de roman historique, tant la part de fantasy est légère. Cette touche de fantasy ne serait pas présente, le livre serait un bon roman historique.
Le seul point fantasy vient de le maîtrise de l’artbonnier, une pierre qui permet de contrôler le feu, mais aussi de soigner. Problème, elle rend accroc son utilisateur et ses effets sont néfastes pour sa santé.
L’action se déroule en 1596. Le royaume de France est déchiré par les guerres de religion. Henri IV fraichement converti à la foi catholique prend les choses en main, un espoir de sortie de cette période plus que sombre.
Le Roi et son armée marchent sur Marseille. La cité phocéenne rebelle et catholique. Une pseudo république a été instaurée et défie le Roi.
Dans la première partie, le récit enchaine les points de vue des différents personnages, à la veille de l’arrivée de l’armée royale. Le lecteur suit tour à tour, Gabriel un chevalier pétri de remords. Victoire une assassin au bord de la retraite et chef de guilde (ce qui n’est pas très bon dans le métier). Axelle, une tenancière au passé musclé. Armand un Maître Artbonnier en fuite avec son amant et disciple. À la marge, il y a Silas, un assassin, un peu dingue qui apporte un regard détaché au récit, assez drôle et ironique.
La deuxième partie revient sur le passé des personnages, au départ assez déroutant, mais qui s’avère nécessaire.
Pour finir, la troisième partie achève l’histoire avec le dénouement pour la ville rebelle et les personnages.
À la fin du roman, une nouvelle est présente, axée sur un des personnages secondaires, Gabin. Elle est plutôt savoureuse et c’est sympa d’avoir du rab !
Concernant l’écriture, malgré le passage dans le passé et les points de vue qui s’enchainent l’auteur offre un récit cohérent. Le tout s’imbrique parfaitement. C’est concis et efficace.
Le rythme est effréné sans perdre le lecteur. Les chapitres sont courts, le style incisif.
Il y a une certaine ambiance théâtrale, un drame sur un laps de temps très court avec une conclusion pour chacun des protagonistes.
Pour ma part, le seul défaut est que l’ensemble manque de noirceur et que certains personnages paraissent lisses. Je pense que c’est vraiment personnel et ça n’enlève rien à la qualité du roman. En terme de style et de technique, c’est très fort.
Le sentiment de recherche historique effectué par l’auteur est vraiment un plus.
Del Socorro m’a convaincu dans l’ensemble et j’attends de pied ferme sa prochaine aventure.
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