"Une déflagration" selon Gérard Collard. Certes, certes...
Je ne dirai pas que c'est une oeuvre exceptionnelle, mais je comprends que d'aucun considère ce livre comme une réussite. C'est sûrement un bon livre. Pour les étudiants en psychiatrie, sans aucun doute. Ingrid Desjours transcrit avec brio la dérive psychiatrique de la belle Barbara, bientôt devenue Barbie. Et la rencontre improbable entre celle-ci et Marc, le flic acariâtre et misogyne, n'est en soi pas impossible, mais très improbable. Mais sans elle, pas d'histoire...
Tout comme le premier viol... Je trouve fascinant ces plongées dans le gore à des niveaux inimaginables. Je trouve encore plus fascinant le pouvoir que ces écrits ont sur les lecteurs.
Pourtant, comme je l'avais écrit pour un livre de Karine Giebel, même si la démonstration rend crédible cette histoire, l'ensemble parait surréaliste et totalement improbable. Des détails me confortent dans cet avis : l'héroïne recluse et étouffée par sa mère, sans internet à la maison, sans formation, est capable de maîtriser la création d'une boîte aux lettres provisoire dans un Cyber-café, de gérer les angles de vue des caméras de surveillance des hôtels, d'ignorer sa grossesse bien qu'elle ait un physique de "brindille", ou encore la courte histoire d'amour entre le flic et Barbie... Pourquoi pas ? Tout est possible... Tout ! La réalité ne dépasse-t-elle pas la fiction. Comme Ingrid Desjours l'explique sur son site internet...
Dommage que les répétitions alourdissent le récit (les faux dialogues avec la poupée) au point que j'ai lu des pages en diagonale, que l'on sache très vite qu'elle sera la conclusion, que certains excès deviennent gênants (la Barbie sûre de sa force).
C'est un putain de bon livre, pourrait dire une publicité. Très certainement et Ingrid Desjours mérite son succès. A n'en pas douter. Mais ce n'est pas mon style de littérature.
Ce qui ne m'empêchera pas de lire "Les Fauves".