Grey Owl, de son vrai nom Archibald Belaney, est un écologiste qui s’est fait connaître en tant qu’écrivain. Il est l’un des premiers défenseurs de la nature et a œuvré pour la préservation de la faune canadienne après s’être inventé une identité amérindienne.
Dans Sajo et ses castors, il décrit le quotidien d’une famille Ojibwe dont le père est trappeur. Alors qu’il vient s’assurer qu’aucun étranger ne chasse sur ses terres, il sauve d’une mort certaine deux jeunes castors qu’il ramène chez lui et qu’il offre à ses enfants. Sajo, sa jeune fille fête justement ses onze ans et il voit là l’occasion de lui faire un beau cadeau. Mais les amérindiens ont un rapport différent à la nature, ici c’est de soin, de respect et d’amour qu’il est question non d’une vie en cage ou de privation de liberté. La liberté devient d’ailleurs le message central du roman quand l’un des castors est enlevé aux enfants puis vendu à un zoo. Le récit prend alors une forme d’initiation au cours de laquelle Sajo et son frère aîné Shapian partent à l’aventure pour sauver leur ami.
Sajo et ses castors est un magnifique hymne à la vie qui véhicule un message écologique de bienveillance et de respect de la nature. Fort de son expérience avec les castors, Grey Owl signe un roman jeunesse riche en information sur ce « petit peuple » dont la vie faite de labeur est si unique et pourtant pas si éloignée de la notre. On découvre ainsi que la castor est un animal nocturne et monogame, qu’il a une mémoire infaillible et ne supporte pas la solitude. Véritable bouffée d’oxygène, le roman donne une vision extrêmement optimiste de la nature humaine, dans laquelle le pouvoir de l’argent perd toute valeur face à la liberté.
J'apprécie également le travail d’édition pour les nombreuses illustrations, les mots conservés en ojibwé, et l’impression sur papier entièrement recyclé pour conserver une cohérence avec le message véhiculé par l’auteur.
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