Une chose est certaine certaine boy, c'est que si t'as besoin d'histoires qui t'en mettent plein la gueule t'auras toujours l'imagination de Marion pour satisfaire cette envie.
Les portraits elle les dressent comme on bloque une cible au bout d'un fusil ; avec justesse et sans trembler. Les mots elle les déchargent comme autant de balles sur une cible vivante et le résultat c'est que tu te dis que des auteur.es qui font mouche à tous les coups, y'en a pas des masses comme ça si tu veux mon avis.
La sensibilité aux gueules cassées, même quand l'histoire se déroule dans le grand Ouest.
Sans Foi ni loi c'est le point de vue de Garrett, kidnappé par Ab Stenson, fantôme presque palpable de Calamity Jane et de Laura Bullion, la "Rose épineuse" (une femme hors-la-loi du Grand Grand Ouest qui était terrible terrible si tu veux tout savoir). Garrett mets pas trop longtemps pour passer du statut de victime à celui de pote fasciné qu'il est par la dame-androgyne aux éperons d'or.
(cherche pas j'suis tombé morgane direct)
À travers les yeux de Garrett, on lit surtout les conditions de vie de l'époque, quelques moments clés (la Prohibition, les grandes fièvres qui emportaient tout sur leur passage) mais surtout le narrateur est le parfait témoin d'une époque où les Noirs sont pendus pour rien, où les Amérindiens et métisses sont rejetés et où on commence à prendre conscience de l'absurdité d'être blanc en général.
Une époque où on condamne les bandits au même titre que des femmes refusant de rentrer dans la norme patriarcale, où fonder une famille vaut pour tout motif le rejet, l'exclusion et autres violences insupportables.
On se prend en pleine poire l'envie de régler son compte à certaines personnes sans tenir compte de l'hypocrisie qu'on inflige à la face du reste du monde, aux procès de hors-la-loi déjà trop biaisés quand celles-ci auraient plutôt dû porter une jupe et de procréer plutôt que de porter un flingue et s'exprimer.
Ça s'avale trop vite, beaucoup trop vite. On aurait aimé que ça dure pour toujours (ou alors j'ai vraiment vraiment besoin de me réincarner ailleurs).
Bref c'était encore un coup de cheffe ! On signe direct on achète PAN PAN PAN !
(pis matte moi cette couverture, me fais pas croire que tu vas résister à la ranger dans ta petite billikéa, on me la fait pas à moi)