Sauve qui peut...
Sauver les meubles… un premier roman ? Quelle maîtrise ! Si les primo-romanciers commencent à mettre la barre aussi haut, certains vont être obligés de revoir rapidement leurs...
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le 5 sept. 2017
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Le narrateur est désabusé.
Photographe raté pour l'art, il se retrouve à prendre des clichés de meubles pour un catalogue, dans une entreprise aux employés dont il refuse, pour la plupart, d'apprendre les patronymes, au profit de surnoms plus ou moins flatteurs. Il se convainc du bien fondé d'avoir abandonné une carrière au point mort pour payer ses factures et la maison de retraite de son père, qu'il n'appelle jamais, mais avec lequel il imagine des dialogues à longueur de journée. Il rencontre une femme, Nathalie, et s'installe peu à peu dans une routine, jusqu'au jour où son ami, Christophe, véritable machine à détruire, figure réjouissante du chaos au milieu d'un monde de faux semblants sur papier glacé, lui propose de renouer avec l'amour de l'art en montant avec lui un site de photos pornographiques. C'est à ce moment où toutes les convictions qu'il avait réussi à se forger – sur la maturité, sur la nécessité d'avoir un emploi stable, et même sur son couple – s'effondrent, à mesure que sa fièvre artistique grimpe.
On ressent facilement la frustration, puis l'ardeur, l'exaltation du héros. Son anonymité est symboliquement représentative du milieu où il évolue tout au long du roman : des meubles témoins, mis en valeurs par des acteurs qui feignent le bonheur en permanence, jusqu'à introduire cette déformation professionnelle dans leur vie privée, à l'instar de Nathalie ou de miss Kit-Kat.
Le cadre est étonnant, l'univers presque dérangeant, l’histoire originale, et le style évolue au fur et à mesure du livre, ressemblant de plus en plus à ces clichés en rafale que prend le narrateur. Un roman qui questionne la société de consommation, qui interroge nos modes de vie, et qui ne manque pas de nous divertir en même temps. Petit bémol sur cette fin qui n'en est pas une.
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Créée
le 26 août 2017
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