L'administration fait l'objet d'une science pluridisciplaire, par l'agrégation du droit administratif, de la sociologie politique et des organisations, de l'histoire politique et administrative, et même de certaines branches de l'économie. Cette science administrative est apparue peu de temps après la science politique, à la fin du XIXème siècle, à l'époque où l'administration était soumise à un pleine soumission au droit, plutôt à un droit spécial.
Si, justement, cette spécificité fluctue, le droit ne sufit plus à expliquer l'administration, et c'est là que la sociologie, l'histoire et la science politique prennent le relais, même si le droit reste un élément important de compréhension. Cette pluridisciplinarité met fin au positivisme extrême des juristes, le radicalisme de ce qu doit être, à côté duquel existe ce qui est. La science administrative est au droit administratif ce que la science politique est au droit constitutionnel.
La sociologie et l'économie ont fait bousculé l'administration par l'importance donnée au managérialisme, né en sociologie du travail, généralisé à elle par la notion de gestion publique, le libéralisme ambiant aidant. L'Etat et l'administration doivent eux-aussi être performants, en tout cas maîtriser le moins mal possible leurs activités, tout en servant l'intérêt général.
Il s'ensuit l'importance des études historiques et comparatives et des relations au politique, ce qui est d'autant plus intéressant quand celui-ci est en crise ou soumis au scepticisme des usagers-électeurs.
Cette science peut dérouter, mais elle est utile pour fonder sa réflexion sur le rôle de l'Etat, et sur la connaissance de ce dernier, qu'on a souvent erronée, ce qui est aussi un objet d'étude de cette discipline (de sociologie administrative). C'est à ce titre passionnant - aussi en ai-je fait une année d'études universitaires - et elle permet de mieux agrémenter ses arguments sur la sphère publique.