Nous avons tous bien suivi nos cours d’histoire au primaire et au collège, n’est-ce pas ?! En conséquence, nous savons tous qu’entre la chute de l’Empire Romain en 476 et la découverte de l’Amérique en 1492, le monde a traversé un millénaire noir, marqué par les guerres violentes, les épidémies meurtrières, et les tyrans féodaux. La religion a pris le pas sur la science, la connaissance n’est plus ni cherchée ni respectée, et il faudra attendre la Renaissance pour repartir dans le sens du progrès !
Cette version de l’Histoire est cependant complètement européo-centrée ! Au sud et à l’Est de notre continent, des empires ont repris le flambeau de la recherche du savoir scientifique pendant ces nombreux siècles ; Baghdad, Damas, Cordoue, Le Caire ou encore Samarcande deviennent les centres scientifiques du monde, et on n’arrête plus le progrès et les découvertes dans les empires islamiques. C’est cette histoire méconnue de beaucoup qu’Ehsan Masood nous conte ici.
Le problème, c’est que Masood tente de couvrir 1000 ans, une dizaine d’empires successifs, et une tripoté de disciplines (médecine, astronomie, chimie, etc…) en à peine plus de 200 pages. Forcément, la couverture de chaque sujet est très superficielle, et cela ne facilite pas la rétention d’informations : passer 3 pages ou moins sur un savant en particulier ne permet pas de bien cerner le contexte historique, la portée de ses découvertes scientifiques, ou les ramifications avec l’état de l’art de l’époque. Et l’écriture parfois brouillonne n’aide pas non plus.
J’ai tout de même découvert des éléments intéressants : Par exemple, la traduction des oeuvres occidentales a été l’éléctro-choc qui a dynamisé la quête de savoir aux 8ème et 9ème siècles. Ou encore le fait que les dynamiques de mécénat étaient telles que les observatoires et autres laboratoires ne survivaient en général pas longtemps après les califes qui les avaient financés. Mais c’est bien trop léger dans son ensemble malheureusement. Et très, très peu argumenté, avec l’absence notable d’une bibliographie sérieuse ou de notes de bas de pages, ainsi que de nombreuses affirmations péremptoires et quasi-sensationnalistes (“il ne peut faire l’ombre d’un doute que…” avec aucune source... Pas sérieux).
En bref, cela peut être une introduction intéressante pour celui ou celle qui ne connaît pas du tout la période, mais j’aurais largement préféré me concentrer sur moins de périodes et d’exemples, traités plus en profondeur.