Scintillation par BibliOrnitho
Un huis clos. Dans l'Intraville dominé par le fantôme d'une usine chimique désaffectée. Usine qui a gravement pollué tout l'environnement. Les gens y souffrent probablement plus qu'ailleurs : misère, chômage, cascade de maladies, pas d'avenir, rien à faire. Et des disparitions inexpliquées d'enfants manifestement couvertes par les autorités locales. Au-delà, miroite l'Extraville, le reste du monde. Inaccessible.
Dans ce petit monde enclavé, Léonard, ado d'une quinzaine d'années prétend que pour s'en sortir il faut aimer. Solitaire, affublé d'une petite amie nymphomane, il soigne son père malade depuis le renoncement de sa mère partie refaire sa vie. Il sillonne le site de l'ancienne usine, fiche industrielle, sale et dangereuse qu'il aime pourtant et où il rencontre l'Homme-Papillon, entomologiste et marginal de son état.
Et ce mystère qui alourdit encore un peu plus l'atmosphère : que deviennent ces ados qui ne sont jamais rentré chez eux ? Partis à la conquête du vaste monde prétendent les autorités. Personne n'y croit vraiment, mais personne non plus ne conteste ouvertement cette thèse absurde.
Torpeur. Malaise.
L'écriture de John Burnside est assez agréable à lire quoiqu'inégale : à de folles envolées lyriques succèdent des pages et des pages de platitudes indescriptibles. Le soufflé ne cesse de gonfler et de retomber au gré de la lecture (le livre a-t-il été écrit par deux personnes distinctes se relayant devant le manuscrit ?). Le ton est résolument noir et se veut envoutant. Mais si j'ai été intéressé, je n'ai jamais été captivé. La fin absconse et mystique m'a quelque peu échappée et arrive comme un cheveu sur la soupe.
Bilan mitigé.