C'est rare qu'un livre me tombe des mains , mais c'est bien le cas avec ce titre, que l'on m'avait pourtant recommandé. J'en parle juste un peu ici pour mémoire, mais j'ai arrêté au bout de 80 pages, soyez prévenus...
Smilla et l'amour de la neige est une sorte de polar , où l’héroïne groenlandaise joue les Marlowe dans le froid de la ville de Copenhague. C'est vite intriguant et définitivement exotique. je veux dire par là qu'on retrouve dans ce bouquin cette étrangeté qui vous saisit quand vous regardez du Lars Von Trier ou autre réalisateur du nord.
Le manque d'émotion, cette marque assez frappante du style nordique m'a un peu géné. Non seulement l’héroïne ne montre guère d' émotion, mais rien dans le récit ne semble justifier l’enquête sur l'enfant tant tout est.. désincarné...
Le problème vient je crois de la narration, qui est d'une platitude impressionnante, bien que pourtant foisonnante de détails. A un moment, alors que sa détective en herbe discute lourdement sur le management des cantines dans une entreprise danoise en 1957 (on ne sait trop pourquoi, d'ailleurs), l'auteur nous fait remarquer qu’elle aime bien doubler ses pantalons d'hiver avec de la soie, parce qu' elle aime ces sensations de chaleur et de fraîcheur que la soie procure. Mais , nous dit -il, cela met à mal les coutures du pantalon... Pour éviter cela elle s'assoit légèrement de biais... Puis la conversation sur les cantines d'entreprises reprend, comme si on zappait sur le bon programme... Ca vous surprend? Moi aussi (et ça me gonfle un poil, faut bien le dire...)...
On dirait que pour aller de A à B, Peter Hoeg delaye sa sauce avec une multitude de phrases que je qualifierais d'inutiles, mais que vous êtes en droit de trouver intéressantes. Mais quitte à être froid, autant être concis, je dirais.. :-)
Bref... Il y a une intéressante intrigue en flashback sur le contexte esquimau avec la mère de la protagoniste. Je laisse tomber ici, mais je crois que j’essayerai de le reprendre plus tard pour voir cet aspect que je soupçonne être l’intérêt du livre... Je mets un 4 de bonne foi, car je crois que ce livre a sans doute une richesse cachée dans son son style péniblissime...