Payé pour soulager (ou prolonger ?) les souffrances
Dans ce grand hôpital privé, à l'unité de soins intensifs, pas question de laisser mourir les malades. C'est le credo qu'a dû adopter le Dr Werner. Surtout, que personne ne meure pendant les veilles de ses nuits de garde, et qu'il attende le jour, pour que l'équipe se débrouille ensuite avec les avocats des patients, qui chercheront à tout prix (et ce n'est pas peu dire !) l'erreur médicale...
Mais le voici confronté à un cas de conscience : un père mourant, deux filles, dont l'une veut une opération susceptible de le maintenir en vie, l'autre faisant des pieds et des mains pour qu'on le laisse mourir, qu'on cesse de le faire souffrir... cette dernière ne manquant pas de charme, le docteur est bien près de céder, avant de s'apercevoir qu'il a été manipulé.
Un portrait cynique du milieu hospitalier où le malade est littéralement ligoté sur son lit, afin de l'empêcher d'arracher ses tubes ! Et au milieu, le Docteur Werner, ancien amoureux des lettres, qui a choisi la médecine pour s'enrichir, et qui chaque jour contemple ses "choux bouillis" comme il appelle ses malades comateux. Il s'est fermé à toute compassion et tout raisonnement, malgré les cauchemars qui l'assaillent. La règle est : plus un malade reste ici, plus l'hôpital s'enrichit. Comme Werner en vient à le penser lui-même "quatre mois plus tôt, le Sept et sa femme étaient propriétaires de leur maison, sans aucune dette à éponger. Il était entré au Centre médical parce qu'il se plaignait d'une douleur abdominale et de difficultés à uriner. Maintenant, c'était le Centre médical qui était propriétaire de sa maison, et il ressortait avec une étiquette à l'orteil."
Le tout avec un style enlevé et caustique !