Fables de l'exil

Sol et sa sublime couverture ne parle pas tant du déracinement que de l’incapacité à s’enraciner ailleurs. Deux sœurs, nées en Roumanie, s'enfuient pour une vie meilleure en Suisse. Dina se tourne vers le passé en aidant les réfugiés. Elle ne construira jamais rien, ne parviendra jamais à être autre chose qu’une exilée. Alina, quant à elle, devient Aline, se fond dans la masse et devient quelqu’un d’autre. En faisant tout pour s’enraciner (des études, un travail, un mari, un enfant), elle se déracine d’elle-même. Ce qu’elle veut posséder plus que tout au monde, c’est le sol.

Si l’auteur débute son histoire par du concret, parlant de manière brutale du régime communiste, des contraintes et de la peur, elle termine dans un nuage symbolique. Le livre en devient un autre : conte initiatique où le personnage principal, aidé par d’étranges protagonistes, devra trouver la force d’avancer à nouveau, loin de la culpabilité et du – trop lourd – héritage.

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