Comme le remarque Gentile, la prise du pouvoir des fascistes en Italie est souvent associé à l'assassinat du dirigeant socialiste Matteoti, et rarement à la marche sur Rome qui apparaît comme la première phase d'une comédie.
Cependant Gentile par une relecture des archives montre que dès le début l'autoritarisme des fascistes se manifeste à la chambre des députés (ainsi, un député fait mine de sortir un pistolet quand un socialiste s'exprime), dans le squadrisme (milice fasciste qui affrontait les communistes et plus généralement tout les adversaires du fascisme).
Il démontre également que le fascisme est un projet révolutionnaire. Le fascisme propose une alternative à l’État libéral italien. D’où le sous titre "l'autre révolution d'Octobre".
Ce qui permet également la prise du pouvoir par Mussolini c'est l'attitude ambivalente du roi, qui refusera notamment de signer l'état de siège.
Le nombre d'antifascistes qui avaient conscience que le régime s'installait pour durer, malgré les déclarations de Mussolini qui disait que le fascisme durerait un siècle (on est loin des milles ans promis par Hitler, mais tout de même), n'est que peu important. Les antifascistes libéraux faisaient confiance à la légalité, tandis que pour les antifascistes communistes et socialistes le fascisme n'était qu'une manifestation extrême de la lutte des classes, une lutte interbourgeoisie plus précisément qui n'avait aucun intérêt pour le prolétariat.