Attirée autant par le titre que par la couverture, je suis passée deux ou trois fois devant, avant de l’emprunter.
Bertrand Berger-Lafitte porte sur son nom le stéréotype de l’entrepreneur vieille France. Il accumule les soucis avec un élan pathétique assez impressionnant. L’entourage du personnage, l’atmosphère du livre avec ses sursauts philosophiques, a quelque chose de plaisant si ce n’est dépaysant. Cependant, j’avoue ne pas avoir accroché à ce côté feuilleton français. Les réflexions de Bertrand si elles sont intéressantes et fascinantes, ont un relent de la chiantitude par cette façon trop descriptivo-inutile d’entrer en scène.
L’écriture donc m’a parfois fait décrocher du livre. De mini-descriptions qui coupent le récit comme page 17 « Bertrand rajuste sur son nez ses lunettes, qu’il croyait déplacées par une bousculade imaginaire », oui, très bien... et alors ? Ne pouvait-on pas se contenter de la première partie de la phrase. Ces mimiques de "nouvel écrivain", pour faire joli et "poétique" n'apportent rien au récit, voire le desservent. Dans le contexte et la place même d'un personnage comme Bernard, ça frôle le ridicule. Des phrases courtes, du dynamisme, limite du factuel, c'est ce que j'attendrai davantage ici.
Au-delà de tout ça, seul gros point positif, c’est bien l’expérience d'une plongée dans la vie de Bertrand. On en ressort comme lui : on s'emmerde.