Tout s’effondre autour de Lucy : sa thèse est au point mort et son mec est d’avis de faire une pause dans leur relation. Sa sœur lui propose de quitter Phoenix pour la côte ouest, afin de garder son chien dans sa grande maison de Venice Beach pendant qu’elle part en séminaire new-age en Europe. Lucy a deux mois pour y voir plus clair, mais entre deux séances de thérapie de groupe laborieuse et quelques plans cul navrants, sa vie continue de patiner. Tout change quand elle rencontre dans l’océan Theo, un beau garçon attentionné qui, curieusement, ne semble pas vouloir la rencontrer ailleurs qu’au bord de l’eau.
Les relations compliquées entre sirènes et humains sont vieilles comme la littérature, mais chez Melissa Broder elles s’insèrent dans une trame de comédie romantique destroy, souvent très drôle, quelque part entre le Cœur synthétique de Chloé Delaume et le cynisme d’une Ottessa Mosfegh. Un récit hyper cru (si vous vous demandez comment faire l’amour avec un homme-sirène, sachez que c’est plus simple que ce que vous pensez) et cruel, émaillé de réflexions sur la solitude, le désir et la volonté de vivre (ou non), qui incite in fine à faire une place au néant dans nos vies, sans pour autant céder à la tentation de plonger vers les grands fonds.