Soyez imprudents les enfants : ce titre "à la Véronique Ovaldé" semble promettre, une fois encore, fantaisie et embardées poétiques. Force est de constater que non, pas tout à fait, en tous cas moins qu'à l'accoutumée chez une romancière que l'on apprécie pour sa verve, son humour et sa magie. Ce récit de l'obsession d'une adolescente basque pour un peintre mystérieux qui se révèle être le cousin de son père est l'occasion d'une émancipation voyageuse qui s'enrichit en parallèle d'une saga historique et familiale. On a l'habitude des digressions dans les livres de Véronique Ovaldé et elles sont le plus souvent source de ravissement mais c'est moins le cas dans Soyez imprudents les enfants où, il faut bien l'avouer, on trouve parfois le temps long. Bien sûr, on est sensible à cet hymne à la liberté et à l'imprudence, antithèse stimulante de la sécurité, mais il manque sans doute à ce dernier roman un liant ou même une épice qui lui permettrait d'exhaler les mêmes parfums enivrants que Ce que je sais de Vera Candida ou La grâce des brigands.