Spray paint the walls par trevorReznik
La réputation sulfureuse de Black Flag m'avait toujours intrigué et, à défaut de pouvoir me procurer "Get in the van", je me suis dit que cette biographie, assez bien documentée, pouvait me permettre de mieux cerner ce groupe incontournable de la scène hardcore.
Bon comme d'habitude chez Camion Blanc, la traduction et la retranscription du texte original partent assez vite en sucette et donnent un caractère assez brouillon au projet : quelque fois on ne comprend pas qui parle, les sources mises en relation dans un même paragraphe se contredisent, il manque des mots etc…
Il faut parfois relire plusieurs fois les phrases pour saisir ce que voulait dire l'auteur (exemple : "Nirvana avait le plus grand mal, lors d'interviews par exemple, à admettre leurs influences, ce qui mènerait toute une génération de jeunes traînant dans les magasins de disques à découvrir par eux-mêmes la scène underground du rock américain…").
Mais bon, en lisant un ouvrage de Camion Blanc, on est prévenu, et si on arrive à passer outre, le travail fourni par Stevie Chick parvient assez rapidement à plonger le lecteur dans l'univers assez brutal du groupe. Les différentes périodes musicales et styles abordés par la formation sont bien chroniqués et l'auteur a le recul nécessaire pour nous faire comprendre en quoi l'approche de Black Flag n'a cessé d'être innovante et a toujours suscité des réactions pour le moins virulentes.
Avec Spray paint the walls, on est assez loin des biographies de musiciens qui reproduisent le schéma presque classique apprentissage-succès-drogue-déchéance-rédemption. Le parcours de Black Flag est bien plus chaotique car le le profil des membres des différentes formations ne l'étaient pas moins : c'est d'ailleurs assez impressionnant de voir que le groupe ait survécu aussi longtemps en se séparant régulièrement de musiciens dont le talent et l'identité semblait indissociable de son image.