Une société où la technologie est devenue dévastatrice, reconnue comme néfaste. Ici, l'humanité proclame la nécessité d'une nouvelle organisation : la Synthèse. L'individu se voit ainsi doté d'un chiffre à sa naissance, un tatouage signifiant son appartenance à l'un des neuf types. L'auteur reprend une idée largement exploitée par la saga Divergente, s'inspirant elle-même de l'Enneagramme, un système d'étude de la personnalité. Sans vouloir entrer dans une comparaison détaillée avec Divergente, on note que Gille Abier propose un contre pied en instaurant un univers craintif de la technologie. Un fait intéressant quand la plupart des romans young adult s'inscrivent dans le futur avec des histoires noyées de technologies.
La première scène s'ouvre sur l'accouchement d'une jeune fille : Val. Choix intéressant, peut-être déroutant pour certains lecteurs mais ceci permet d'entrer immédiatement au coeur de l'action. Pas de longues palabres, pas de descriptions interminables, c'est l'action qui fait le noyau de ce roman. Et de l'action qui rythme l'histoire, on pourrait y faire quelques reproches, notamment vis à vis des personnages.
Stéréotypes offre un panel de personnages, permettant ainsi d'entrapercevoir les neuf types. Toutefois, ces personnages n'ont qu'un nom, rarement une réelle histoire. C'est par leurs actions qu'on s'intéresse à eux, sans pour autant ressentir une réelle empathie. Ce qui est dommage.
Le roman aborde des thèmes complexes, noirs : un syndrome de Stockholm pour l'un des personnages, des abus, le meurtre mais l'écriture est juste, sans débordement.
Un tome (même si c'est agréable de ne pas avoir à attendre une suite) n'est malheureusement pas suffisant pour exploiter au mieux l'univers déployé par Gilles Aubier. La première partie du livre prend le temps de suivre ses personnages, tandis que la seconde est trop hachée, un peu brouillonne d'actions menant vers une fin précipitée.
Un roman intéressant mais qui, malheureusement, ne prend pas le temps de s'ouvrir à l'imagination du lecteur.