Quitter New York pour l'Alaska & le Yukon afin de compléter le récit des mémoires d'un politicien en campagne... Et y rencontrer un célèbre aventurier pour un témoignage...
Au début c'est du classique, c'est clair. David, l'écrivain urbain plaintif, ivrogne, paumé... n'incite pas à l'empathie. Puis, lorsqu'il se retrouve dans le Grand Nord, confronté à une nature (humaine) hostile et sauvage, tout change. On bascule avec lui, on est frappé par la singulière beauté de ces étendues sauvages, on peste contre ce monde d'homme délétère (et cette galerie de personnages peu avenants).
Quand l'horreur s'invite, la lutte, la survie, la mise à l'épreuve et cette course contre la montre/mort et la rédemption qu'elle voit naître. Oui, j'ai trouvé ça beau, poignant (la nature y est dépeinte avec justesse et magnificence). J'aime ces romans mêlant aventure humaine, quête initiatique, rappels à l'ordre (nous sommes tellement insignifiants face à la Nature), humanité complexe (capable du pire comme du meilleur), soif de rédemption, dépassement de soi... En 250 pages, l'auteur y parvient avec brio et dans un style (souvent) poétique qui m'a conquise. Bref, je pourrais en dire tellement plus mais pas la place ici.
Un roman féroce où les fauves ne sont pas ceux que l'on croit, où l'ambivalence de la nature (humaine et primitive) prend tout son sens, où les sens sont mis à rude épreuve par ces dangereux paysages où la moindre seconde d'inattention peut coûter très cher. Si David m'a agacée au début, il a su, au fil des pages, me faire vibrer, frissonner, rêver pour devenir un vrai homme. Quand la nature reprend ses droits, ou que les hommes font de nous ce que nous sommes, à force de coups et d'épreuves...
Un grand roman !