Bon sang, Netflix c'est vraiment les montagnes russes ! On peut passer, d'une série à l'autre, d'une daube intersidérale à une pépite inattendue ! C'est le cas avec cette nouveauté (sortie le 01/07) qui nous vient de Suède, une fois encore un indéniable gage de qualité !
Gros coup de coeur pour cette série complètement royale !
Wilhelm est un ado pas comme les autres. Second fils de la Reine de Suède, il vit dans l'insouciance, son grand frère Erik étant destiné à régner. Sang royal ou pas, il profite de la vie, comme tout ado de son époque, et commet un jour la frasque de trop qui déchaîne les réseaux sociaux, ce qui lui vaut d'être envoyé dans une école privée réputée, celle-là même qui a formé son frère et la noblesse du pays. Lui qui rêvait de vivre une vie normale voit son avenir prendre un chemin qui est loin de le ravir, une source d'angoisses pour ce jeune homme timide et mal dans sa peau. August, son agaçant cousin, en dernière année, est là pour lui montrer la "Voie". Mais très vite, Wilhelm se sent attiré par Simon, un externe issu d'une famille très modeste qui vit dans le bled d'à côté et qui, avec sa soeur autiste, étudie là grâce à leurs excellents résultats scolaires. Les deux garçons vont développer une amitié sincère et une attirance qui, si elle est acceptée par la société dans les classes populaires, demeure un tabou au coeur de la noblesse, et plus encore pour la famille royale qui ne peut manger de ce pain-là... Les choses prennent une toute autre tournure, à mi-saison, lorsque le destin de Wilhelm bascule et que ses rêves de normalité se voient anéantis.
Présentée comme une série ado, Young Royals réussit avec brio à traiter de problématiques adolescentes mais sur un ton résolument adulte. On reconnaît bien là la patte scandinave dans la réalisation, la photographie et la musique, l'excellent jeu des acteurs et cette spécificité nordique d'aborder des thèmes "difficiles" avec justesse et beaucoup de profondeur.
Ici, il est question d'identité, de devoirs, d'héritage, de traditions, d'acceptation de soi, de différence...
Evoquer la place de l'homosexualité dans la royauté c'est sacrément couillu et très bien vu. J'y ai vu pas mal de parallèles avec l'excellente série britannique The Crown, c'est dire le niveau qualitatif du show suédois !
Avec beaucoup de pudeur, mais sans verser dans la retenue, Young Royals réussit son pari de nous parler de la compliquée période de l'adolescence tout en cultivant la poésie, le minimalisme, la (vraie) beauté, l'émotionnel, l'ambivalence, la dualité qui sommeille en chacun de nous... bon, et puis un peu d'amour dans ce monde de brut !
Enfin une série ado & LGBT qui ne sombre pas dans les stéréotypes et une romance qui ne nous abreuve pas de voyeurisme. Des sentiments, oui, mais un traitement réaliste, ancré dans notre époque. Un programme qui, en plus de s'adresser aux ados, parlera également aux adultes. J'ai été subjuguée par ces 6 épisodes qui ont le goût de trop peu. Emerveillée par l'automne suédois et le focus sur Lucia (la Sainte Lucie), qui, célébrée le 13 décembre (une fête très importante en Suède), ouvre les festivités de Jul (Noël).
C'est une série intimiste, avec une ambiance feutrée (presque un huis-clos) avec de jolies scènes en extérieur, où le hygge s'invite régulièrement. Certains plans sont juste à couper le souffle tant l'émotion glisse à fleur de peau et captive le spectateur.
Le personnage de Wilhelm est juste magnifique, partagé entre fragilité et résilience insoupçonnée. La fin ouverte permet une jolie conclusion, si la 2e saison ne venait jamais mais j'espère sincèrement que Netflix saura se montrer intelligent car ces personnages n'ont pas fini de nous raconter leur histoire (et c'est la créatrice du show qui le dit). En tout cas, Young Royals cartonne partout dans le monde depuis son lancement. Il n'y a qu'en France où, pour l'heure, elle peine à entrer dans le TOP 10...
Alors, si vous aimez les belles histoires d'amour, par pitié, jetez-vous plutôt sur cette pépite !