Tout au long du roman, le lecteur sent la présence de la vieille, si vieille âme qui habite Charlotte, la jeune Berlinoise qui rejoint à Paris sa cousine Ingrid pour intégrer l'académie Colarossi où elle va pouvoir se perfectionner à la sculpture.
La vie de Charlotte est trépidante en cette fin du XIXe siècle. En tant qu'amie de Camille Claudel, elle aura la chance de rencontrer les plus grands artistes : Auguste Rodin, et aussi Alfred Boucher, Paul Claudel, Jessie Lipscomb...
Nicole Parlange décrit les méthodes de travail d'Auguste Rodin et celles, différentes, de Camille Claudel ; elle nous montre comment la passion charnelle des deux amants influence leur expression artistique. Ainsi, de la glaise à l'odeur acide et du marbre poussiéreux voyons-nous naître les bustes et les rondes-bosses qui marquent l'entrée dans l'univers des impressionnistes.
Comme toutes les femmes, Charlotte souffre des injustices de la société patriarcale qui leur interdit l'accès aux Beaux-arts, de la xénophobie envers cette femme et sa fille importées des pays exotiques pour être exposées comme des animaux au jardin d'acclimatation, de l'exposition limitée à quelques oeuvres féminines au Salon des Artistes.
Cependant, la vieille, si vieille âme qui l'habite aujourd'hui sait qu'elle a pris son envol. Toutes les femmes sont désormais engagées à construire l'avenir.